Disons-le tout de suite : Le Loup de Wall Street est de loin le film le plus divertissant de l’année! Martin Scorsese et Leonardo DiCaprio font équipe pour la cinquième fois, avec ce biopic sur l’homme d’affaire Jordan Belfort qui s’avère être un long-métrage hilarant, disjoncté, choquant et qui a le sens du punch. Bref, un film pour cinéphiles en tout genre.
Jordan Belfort est un « self-made man ». Espérant pouvoir devenir l’un des employés les plus respectés de la bourse de Wall Street, celui-ci, avec quelques amis, fonde sa propre maison de courtage. Très rapidement, en volant de l’argent aux clients, l’entreprise prend de l’ampleur et Belfort et ses collègues commencent à s’en mettre plein les poches. Bientôt, les autorités fédérales viennent se fourrer les nez dans la vie douteuse des coursiers.
On attendait tous ce nouveau film de Martin Scorsese. L’homme a su comment faire sa marque auparavant et on est heureux de découvrir que, même à 71 ans, le cinéaste n’a rien perdu de son immense talent. On voit clairement que celui-ci a de l’expérience. La mise en scène impressionne par sa direction artistique (la reconstitution historique frôle l’excellence) et le mélange entre humour et drame fonctionne à merveille. Cependant, il serait injuste d’enlever du mérite à Terence Winter qui livre ici un scénario bien ficelé et très ingénieux. Étant créateur de la série télévisée désormais culte de HBO,Boardwalk Empire (qui traite elle-même de bandits, de gangsters et autres hommes crapuleux), on ne pouvait que souhaiter la perfection de la part du scénariste. La trame narrative fonctionne à merveille. On prend plaisir à découvrir comment cet homme de la classe moyenne finit par devenir maître de son jeu. Ce qui est d’autant plus fascinant, c’est de voir comment Winter traite du personnage on ne peut plus complexe qu’est celui de Jordan Belfort. Bien que ce dernier s’avère être un escroc de la pire espèce, on en vient quasiment à admirer cet homme des plus scabreux, en raison de son charisme, de son talent et de sa passion envers son travail.
On ne peut également pas passer à côté de la splendide performance que nous offre Leonardo DiCaprio dans le rôle du personnage central. Sans tomber dans l’excès, l’acteur offre tout ce qu’il a et exécute le tout de façon explosive. On ne peut qu’espérer que celui-ci recevra l’Oscar tant convoité en mars prochain. Tous les autres comédiens offrent des performances qui, au final, ne s’avèrent que respectables, puisque les personnages secondaires ne sont qu’accessoires à l’histoire; ici, la vedette, c’est DiCaprio et personne d’autre. On aurait toutefois apprécié que Kyle Chandler, qui incarne l’agent du FBI qui tente désespérément de coincer Belfort, soit un peu plus présent, puisque les scènes qu’il partage avec la tête d’affiche, grâce à leur incontestable chimie, s’avèrent tous absolument captivantes.
Les attentes étaient très élevées et Le Loup de Wall Street livre la marchandise. Pour un film de 180 minutes, on ne s’ennuie jamais, vu le rythme et le scénario qui sont tous parfaitement maîtrisés. Le film de l’année? Peut-être bien…
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