Fassbender, Cruz, Diaz, Bardem et Pitt s’unissent pour les bienfaits de The Counselor, le nouveau film de Ridley Scott (Gladiator, Prometheus) qui a fait son entrée en salles vendredi dernier. Avec une brochette d’acteurs aussi impressionnante, le spectateur s’attend à un résultat électrisant et mémorable, rien de moins. Effectivement, The Counselor s’avère mémorable, mais pas pour les raisons escomptées.
Le conseiller du titre est un avocat nommé…conseiller (Michael Fassbender, Shame), récemment fiancé à la magnifique Laura (Penélope Cruz, Volver). Depuis deux ans, l’avocat en question prépare un coup fumant et payant avec un puissant trafiquant de drogues, Reiner (Javier Bardem, No country for the old men), qui est dans une relation ouverte avec la manipulatrice et imprévisible Malkina (Cameron Diaz, Gangs of New York). Le mystérieux Westray (Brad Pitt, Moneyball) participe également au coup mais se retire au bon moment, avant que tout ne dérape.
Ce résumé confus et vague est le meilleur que je puisse faire dans les circonstances. Pendant plus de deux heures, le spectateur reçoit des bribes d’information et elles ne sont jamais pertinentes. On ne comprend pas le but de l’intrigue et les motivations des personnages. L’histoire en tant que telle est simple : Ridley Scott veut explorer les travers et les irrécupérables conséquences d’un trafic de drogues. Parallèlement, dans ce genre de film, le spectateur s’attend habituellement à une finale spectaculaire qui explicite tous les rebondissements et les interrogations de l’intrigue. Or, même si la chronologie des scènes est inutilement déroutante, les rebondissements en question sont tristement prévisibles. En ce sens, la fin frustre plus qu’elle déçoit.
Le scénario de Comac McCarthy souffre d’un flagrant manque d’inspiration et d’innovation. On se demande quel était le but véritable de raconter cette histoire, surtout que la drogue est un sujet très récurrent au cinéma et qu’il a déjà été merveilleusement exploité dans le passé (Blow, Traffic…). Les dialogues font pitié. Les supposées blagues tombent à plat. Certains passages sexuels se voulant branchés et choquants ne sont qu’en réalité de désolants fantasmes dépassés. La réalisation de Scott est également démodée, dépourvu de créativité, de rythme et d’audace. Le réalisateur n’a visiblement et tristement plus rien d’intéressant à mettre en images.
Le bât blesse également au niveau de la psychologie des protagonistes. Les personnages ne sont construits qu’en surface. Ils ne possèdent aucune profondeur. Ils sont un énième exemple de stéréotypes usés : un avocat fauché qui mène une grosse vie, la fiancée nunuche et faussement prude, un malfaiteur excessif aimant le luxe quétaine et une profiteuse bitch et ratoureuse. Scott a réussi à réunir une distribution hors du commun. Ces acteurs méritaient d’avoir la chance de peaufiner des compositions plus étoffées. Seul Michael Fassbender a l’opportunité de montrer qu’il est capable de pleurer à chaudes larmes et ne jamais paraitre ridicule. Cameron Diaz parvient elle aussi à bien se tirer d’affaire, même si son rôle est mal défini et sous-estimé. Cruz, Pitt et Bardem ne sont que des faire-valoir. On se demande quelle mouche les a piqués pour qu’ils acceptent de collaborer à un pareil fiasco.
Le conseiller ne correspond pas aux attentes que les cinéphiles s’étaient faites. Le scénario s’embrouille dans des pistes clichées, convenues et vides. Les acteurs gaspillent leur talent. Bref, le film ne sera pas dans la course aux Oscars, mais il risque plutôt de rafler les honneurs les plus prestigieux aux prochains Razzies.
Ce film est à l’affiche depuis le 25 octobre 2013.
Crédit Photos : 20th Century Fox
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