Bien que la maladie soit un des plus grands ennemis de l’être humain, rares sont les films qui s’attaquent à ce sujet. Encore moins chez les jeunes adolescents. Quelques classiques ont su attendrir le cœur des jeunes dames, comme Une promenade inoubliable, mais la maladie est ici surtout prétexte au propos de l’amour. En 2012, Dakota Fanning, jeune comédienne adorée du grand écran, a enfin effectué une apparition digne de son talent dans le monde du cinéma, ses rôles depuis 2007 n’ayant pas été très mémorables, hormis quelques exceptions. Et non, je ne parle pas de sa participation au sein de la saga Twilight. Disons que cette collaboration fait partie de la partie un peu plus sombre de sa carrière. Personnellement, je crois que son réel « comeback » fût avec le personnage de Tessa, au sein du film Le bon moment (Now Is Good).
Basé sur le bestseller extrêmement controversé Je veux mourir (Before I Die), le film traite de la condamnation que vit Tessa, jeune adolescente d’environ 17 ans. Sa leucémie étant maintenant en phase terminale, Tessa est condamnée à mourir avant d’avoir même vécu. Elle n’a jamais connu l’amour, elle n’a jamais commis d’acte illégal, elle n’a même pas fini ses études et n’aura jamais la chance de le faire. Étouffée par la trop grande inquiétude de son père et le trop peu de sa mère, elle décide de voir son diagnostic différemment des autres. Elle décide d’oublier qu’elle va mourir, oublier la pitié des gens, oublier la gentille Tessa et ses bonnes manières. Il est temps pour elle de vivre un peu, mais inévitablement vivre implique être confronté à une vaste gamme d’émotions.
Le film s’ouvre sur la tentative de Tessa de rayer le premier objectif de sa liste de choses à faire : quitter le clan des vierges. On saisit donc rapidement le désespoir du protagoniste. Heureusement, ça ne tourne pas au vinaigre et ne tombe pas plus dans le cliché, même que l’ouverture du film est plutôt drôle. Évidemment, le vrai amour arrive plus tard dans le film avec le jeune Adam (Jeremy Irvine, Cheval de guerre). Avec la couverture DVD du film, j’avoue avoir été plutôt intriguée par cette partie du film. Merci au réalisateur Ol Parker qui ne s’est pas laissé influencer par Une promenade inoubliable et qui a fait de cette idylle amoureuse une part tout à fait pertinente et authentique du récit. Le romantisme stéréotypé à l’infini pour adolescentes de douze ans : non merci. Parker a su garder tout le potentiel du scénario et a évité de belle manière le superflu bonbon que comportent trop souvent les histoires d’amour. Il s’en est tenu à l’essentiel afin de ne pas déroger du fil conducteur du film : l’imminente mort de Tessa.
L’évolution du personnage principal au cours du film est très intéressante, tout comme l’interprétation livrée par Dakota Fanning. On sait depuis belle lurette que la comédienne possédait un talent inné, mais maintenant qu’elle a passé du rôle de jeune fille à la jeune adolescente complexe, on parle enfin sérieusement. Son interprétation est extrêmement solide. Elle s’avère touchante et parfois très drôle avec sa façon de dire les choses, assez crues, disons-le. Sa version de l’adolescente rebelle en pleine crise existentielle est ici la preuve de son grand talent. Elle rappelle même parfois Ellen Page et le film Juno. Les performances des acteurs secondaires sont très bien, mais Fanning éclipse carrément tous ses comparses.
Si la réalisation ne tombe pas trop dans le cliché et s’en tient à un message extrêmement poignant, quelques éléments ne soutiennent pas à bon escient le travail effectué par les acteurs et la réalisation. J’avoue avoir été dérangée à plusieurs moments par la musique lors de la première partie du film. Cette dernière ne concordait pas toujours avec l’émotion de la scène en cours et gâchait l’essence de quelques moments plutôt importants. Je me suis déjà prononcé sur ce fait, l’histoire d’amour entre Tessa et Adam s’éloigne tout de même des clichés. Même si l’écriture des scènes de leurs premières rencontres s’est révélée efficace, la direction musicale y a laissé un son plutôt gamin. Dommage ! Heureusement, la direction musicale se replace pour le moment crucial du film, soit la deuxième partie.
Ayant été tournée dans des paysages absolument magnifiques, la direction photo s’avère une grande réussite. Les plans sont d’une beauté unique et la variété des paysages amène une belle touche au long-métrage. Les 103 minutes du film transportent donc le spectateur dans des lieux à couper le souffle, mais le transporte également dans une réflexion sur la vie extrêmement touchante. Le rythme du film est excellent, le temps est très bien utilisé. La fin arrive presque trop vite. Et quelle fin ! Les mouchoirs seront de mise. J’avoue avoir eu de très faibles attentes pour ce film dont on a peu entendu parler et dont l’affiche officielle n’est pas très convaincante. Il est certain que le film comporte ses quelques clichés. Les performances des acteurs de soutien, bien que touchantes, auraient pu être de niveau plus élevé surtout en ce qui concerne la meilleure amie de Tessa et ses parents. Mais les quelques lacunes ne s’avèrent pas aussi grandes que spéculées et sont toutes (presque) oubliées en fin de parcours. La note finale porte à réflexion et est terriblement poignante. Le bon moment (Now Is Good) est une agréable surprise et est de mise pour la fin de vos vacances ou encore une bonne soirée entre filles. Ce n’est pas un mauvais remake d’Une promenade inoubliable, promis !
Date de sortie au Québec : 2012-09-19
Crédits Photos : Google Images
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