La mort du cinéma: voilà un sujet intéressant les chercheurs et fanatiques du septième art, et ce, depuis la naissance de celui-ci. S’il est vrai que les fréquentations dans les salles obscures diminuent de plus en plus, bon nombre de détracteurs se feront simplement répondre que « le cinéma est loin d’avoir atteint le bout du rouleau; il est en simple transition… comme il l’a toujours été ». La télévision ayant retrouvé ses lettres de noblesse en même temps que l’apparition de ce constat, ce catalyseur, plus connu sous le nom de Netflix, se verra être l’élément charnière de la chronique que voici.
« Au lieu d’un long métrage éparpillé de deux heures, on aurait dû avoir une série télévisée en 24 épisodes. Peut-être que ce sera le cas de la suite si jamais il y en a une. », avait mentionné, dans sa critique du film Warcraft de Duncan Jones, le journaliste Martin Gignac de Cinoche.com. Oui, à quelque part, force est d’admettre qu’il est difficile de déceler un quelconque défaut, lorsque vient le temps de transposer au petit écran une populaire série ou encore y adapter un long métrage: le large amont de temps mis à la disposition du créateur doit s’avérer fort alléchant.
Pensons notamment à A Series of Unfortunate Events, qui est débarqué sur le réseau Netflix, le 13 janvier dernier. Inspirée des romans signés Lemony Snicket/Daniel Handler, la série propose un changement de ton important, par rapport au film de Brad Silberling sorti à l’hiver 2004 (plus Wes Anderson / Yórgos Lánthimos que Tim Burton), en plus d’avoir l’opportunité d’explorer en détail certaines trames narratives trop complexes pour une œuvre de 115 minutes (le passé des parents Baudelaire et la relation qu’a entretenue Snicket avec une certaine Béatrice, les épisodes lui étant dédiés).
Et si l’on peut trouver intéressant que certains créateurs décident de ressusciter l’une de leur œuvres, afin de développer la mythologie de celle-ci (pensons au From Dusk till Dawn de Rodriguez, par exemple), d’autres projets méritent vraiment justification (une mini-série entourant Rosemary’s Baby s’était avérée une véritable déception, en 2014)…
Est-il donc juste de dire que le cinéma est en voie de mourir? Absolument pas, mais force est d’admettre que, si la tendance se maintient, il ne serait pas surprenant de voir les fans demander de plus en plus de séries inspirées de leurs franchises préférées que de films.
Peut-être est-ce plutôt l’adaptation cinématographique qui cassera bientôt sa pipe…
Crédits photos: Paramount Pictures / Netflix / El Rey Network