Les films traitant de l’Holocauste sont encore bien présents dans le paysage cinématographique, comme le démontrent de récentes productions abordant cet horrible drame tels que The pianist (2002) et The reader (2008). Sans se démarquer de ces longs métrages, La voleuse de livres, à l’affiche depuis novembre dernier, propose une histoire émouvante et magnifiquement interprétée.
En 1938, la jeune Liesel Meminger (Sophie Nélisse) débarque en Allemagne pour être adoptée par Hans et Rosa Hubberman (Goeffrey Rush et Emily Watson). Hans apprend à lire à Liesel, ce qui sera le début d’une magnifique passion pour les livres. Liesel se lie également d’amitié avec son voisin, Rudy (Nico Liersch), un pétillant jeune garçon aux cheveux couleur citron qui aspire à être aussi rapide que le coureur Jesse Owens. Le bonheur de Liesel est à son comble lorsque Hans héberge illégalement Max (Ben Schnetzer), un Juif ayant pris la fuite. Évidemment, le gouvernement mettra à rude épreuve cette harmonie…
La voleuse de livres est une production américaine dotée d’un imposant budget et le résultat est palpable à l’écran : direction photo remarquable, réalisation soignée, lieux de tournage saisissants. Les scènes où la neige tombe doucement et les pages brûlées d’un livre atterrissent au sol sont à couper le souffle.
Le scénario de l’adaptation du best seller de Markus Zusak est signé Michael Petroni. Petroni s’acquitte très bien de sa tâche en offrant des dialogues qui s’avèrent crédibles une fois mis dans les bouches de jeunes enfants. Par contre, l’histoire souffre d’un flagrant manque de rythme. De nombreuses longueurs ennuient le spectateur. L’intrigue est touchante (prévoyez apporter quelques papiers mouchoirs!) mais il y a un-je-ne-sais-quoi qui est absent. Un élément magique qui rehausserait la qualité du film, qui le rendrait davantage mémorable.
Ceci étant dit, l’émotion est au rendez-vous, en partie grâce aux bouleversantes performances des acteurs. Sophie Nélisse impressionne. La Québécoise âgée de seulement treize printemps prouve encore une fois qu’elle est une actrice à surveiller. Elle a sans contredit toutes les aptitudes requises pour poursuivre une carrière internationale. Elle ne verse jamais dans le cabotinage. Son jeu demeure constamment dans la vérité et l’authenticité. Elle sait développer des complicités désarmantes avec des acteurs renommés comme Goeffrey Rush et Emily Watson, qui sont encore une fois fantastiques. Ils vont certainement vous virer complètement à l’envers dans des scènes simples mais chargées d’émotions.
Malheureusement, la musique de John Williams, compositeur célèbre grâce aux encore plus reconnues trames sonores de la franchise Harry Potter, ne réussit pas à être en symbiose avec les jeux des comédiens. La bande sonore que propose Williams appuie avec agressivité les scènes tristes au lieu de les servir avec douceur et sobriété. L’abondance de la musique peut également devenir lassante. Elle perd rapidement de son charme.
Au bout du compte, La voleuse de livres est un film touchant qui cadre parfaitement dans les salles de cinéma durant la période des Fêtes. Vous allez rire et pleurer mais sortir de la projection avec une dérangeante sensation de rester sur votre faim. Le film comporte d’indéniables qualités, notamment au niveau de la réalisation, de la distribution et de la direction artistique, mais il aurait pu se démarquer davantage.
Ce film est à l’affiche depuis le 15 novembre 2013.
Crédit Photos : 20th Century Fox
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