Outre sa sympathique référence à John Wick sorti il y a deux ans, par sa prémisse et le nom du chaton – hyper mignon! – titulaire, Keanu est une comédie comme bien d’autres, qui mise sur la complicité entre ses deux têtes d’affiche pour faire rire. Ça marche, généralement, le duo Keegan-Michael Key et Jordan Peele étant à la source de pratiquement tous les rires qu’offre le long métrage.
Rell, un photographe accroc à la marijuana, est déprimé depuis que sa petite amie l’a quitté. L’adoption d’un adorable chaton qu’il nomme Keanu lui remonte le moral. Malheureusement, sa joie est de courte durée, car sa maison est cambriolée et son animal enlevé par Cheddar, le chef d’un gang de rue impitoyable. Déterminé à reprendre son félin chéri, Rell demande à son cousin, Clarence, de l’aider. Ensemble, ils se font passer pour les frères d’Allentown, de redoutables assassins responsables d’une effroyable tuerie.
L’idée ne date pas d’hier: deux gars ordinaires se retrouvent, bien malgré eux, dans les méandres d’un univers leur étant inconnu (en l’occurrence, le monde criminel) et tenteront de se tirer d’affaire en se forgeant une identité basée sur l’imaginaire collectif. Pourtant, le film se donnait la possibilité de poser un ingénieux petit commentaire social et politique. On aura ultimement préféré abandonner toute forme de rafraichissement, et ce, au détriment d’un vulgaire running gag…
…qui demeure néanmoins comique! Certes, bon nombre des meilleurs blagues ont déjà été dévoilées dans la bande-annonce. Néanmoins, celles-ci fonctionnent toujours, en raison du rendu des acteurs, qui est d’une constante justesse humoristique. Dommage alors que le récit doive souffrir de leur séparation, le temps d’un échange de drogues raté. Là, ça manque d’audace et de témérité.
Parce que, à travers ses insultes, blagues et stéréotypes pleinement assumés, on, tout comme le film, en vient à oublier son élément pourtant charnière: Keanu lui-même! La motivation des personnages à l’égard de leur mission disparaît malencontreusement en cours de route. Rire, c’est bien, mais il faut cependant être en mesure de justifier le pourquoi de la chose…
Convenu et oubliable, Keanu a plus la trempe d’un Let’s Be Cops ou encore d’un Ride Along que celle d’un 21 Jump Street. En attendant son unrated cut sur Netflix…
Crédit photos: Warner Bros
Crédit résumés: Régie du cinéma au Québec (RCQ)