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It Comes at Night

Par Michael Blouin · Le 09/06/2017

Le film It Comes at Night est magistrale pour ce qu’il est, mais demeure malheureusement entaché par ce qu’il n’est pas, ou plutôt par ce qu’il essaie d’être. ‘’Ne jamais faire confiance aux apparences’’, tel est le modus operandi des personnages du film et probablement celui aussi du réalisateur/scénariste Trey Edwards Shults et de l’équipe derrière la promotion du film. It Comes at Night demeure angoissant, captivant et effrayant, mais n’est pas aussi ‘’accessible’’ et ‘’traditionnellement’’ terrifiant qu’il le laissait croire.

Le nouveau film de Trey Edwards Shults (Krisha) s’inscrit donc beaucoup plus dans la lignée des films d’horreur indépendants à la The Witch et The Invitation des dernières années que des blockbusters d’horreur parsemés de jumpscare à la The Conjuring et Ouija, aussi bon soient-ils. Les bandes-annonces de It Comes at Night laissaient présager un récit riche en péripéties porté par une menace intrigante d’outre-tombe. Finalement, le ‘’It’’ du titre se veut plus métaphorique que somatique et l’action demeure aussi rare que modeste. Bien qu’il fait mystérieusement anticiper le pire, augmentant ainsi l’angoisse durant le visionnement par les promesses de son titre (le titre francophone Lorsque tombe la nuit est déjà plus conséquent), ce thriller atmosphérique et psychologique flirtant parfois avec l’horreur décevra et laissera sur leur faim quelques spectateurs qui auront trop fait confiance aux apparences.

Le triomphe de la mort

Cela dit, une fois les attentes éliminées, le jeu en vaut la chandelle, même si la mèche peut sembler s’amenuiser que trop lentement. Une épidémie a éclaté depuis peu décimant ainsi la société et forçant les quelques survivants à se cloîtrer et à défendre sauvagement leur territoire effrayés par toute menace extérieure. Après avoir souffert tout récemment de l’épidémie, Paul, sa femme Sarah et leur fils Travis deviennent de plus en plus paranoïaque et protecteur de leurs biens. Jusqu’au jour où un jeune homme s’indroduisa dans leur demeure, affirmant chercher de la nourriture et de l’eau pour sa femme et son jeune fils. Aussi compatissant que craintif, Paul accepte tout de même d’aider et même d’héberger la famille du jeune homme en échange de vivres. Dès lors, la vraie menace semble plutôt provenir de l’intérieur.

Bien que It Comes at Night ne surexploite pas vraiment les sursauts habituels et autres codes du film d’horreur  dit ‘’classique’’, son scénario reprend quelques uns des stéréotypes du genre (l’enfant bizarre aux dessins mystérieux, quelques cauchemars énigmatiques et quelques gouttes de sang utilisées parfois inutilement). Si ces quelques moments s’avèrent visuellement efficaces et somptueux, ils viennent également ralentir le récit sans ajouter de réelle pertinence à l’histoire. Par contre, pour le reste du long-métrage, Shults réussit habilement à créer tout au long une ambiance excessivement angoissante et terrifiante, la tension étant particulièrement insoutenable aux premières 30 minutes et à la toute fin, alors qu’il parsème méticuleusement de nouveaux revirements et révélations sans jamais noyer son film de dialogues trop explicatifs. Ses personnages tous cohérents et crédibles permettent facilement au spectateur de s’y identifier et leur paranoïa contagieuse (qui renvoie immanquablement à un certain président républicain)  ajoutent énormément d’imprévisibilité à l’ensemble. Il faut bien sûr donner énormément de crédits à l’ensemble de la distribution extrêmement talentueuse qui est mené par Joel Edgerton qui s’avère ici particulièrement juste et nuancé. Christopher Abbott est également convaincant et mystérieux alors que Kelvin Harrison Jr. interprète ce jeune garçon troublé et naïf avec autant de sincérité que d’émotion.

La prémisse du film et ses personnages ne sont peut-être pas suffisant pour se démarquer totalement de l’offre des dernières années dans le cinéma d’horreur, mais sa réalisation et sa lumière lui sont un atout indiscutable. La direction photo par Drew Daniels est absolument remarquable, multipliant ainsi plusieurs plans magnifiquement captivants à travers cette forêt hermétique et dégarnie ou cette maison modestement éclairée qui lui confère un aspect presque surnaturel. Bien que les décors intérieurs comme extérieurs apportent énormément de caractère au huis-clos, la caméra se concentre tout de même principalement sur les rapports humains des personnages et leurs réactions, et ce, avec beaucoup d’élégance. L’utilisation de la lumière se fait également de manière ingénieuse presque incantatoire, à l’aide des lanternes et lampes de poche des personnages. La trame sonore de Brian McOmber plus qu’efficace vient finalement ajouter urgence et tension à l’ensemble sans toutefois alourdir le récit.

À défaut d’offrir une finale aussi satisfaisante que ce qui le précédait, It Comes at Night s’avère aussi intime qu’intense tenant autant du drame psychologique que du suspense d’horreur. Malgré quelques égarements de styles dans le scénario, le film du jeune Trey Edwards Shults impressionne par sa réalisation articulée, ses personnages plus vraies que nature et par la sobriété de ses moyens. Il n’est peut-être pas aussi effrayant et surnaturel que laissait croire sa promotion,  mais cela prouve bien heureusement qu’il ne faut jamais se fier aux apparences.

Sortie en salle : 9 juin 2017

Crédit photos : Imdb

It Comes at Night
Michael Blouin
09/06/2017
7.5/10
Aussi intense qu'intime, ce suspense psychologique qui emprunte à l'horreur brille par sa réalisation somptueuse, sa direction photo et sa lumière remarquables et son scénario profondément humain et cohérent. Quelques égarements scénaristiques et quelques floues quant à l'intrigue entachent malheureusement cette angoissante allégorie sur le deuil et la paranoïa.
7.5 Note finale
It Comes at Night

Aussi intense qu'intime, ce suspense psychologique qui emprunte à l'horreur brille par sa réalisation somptueuse, sa direction photo et sa lumière remarquables et son scénario profondément humain et cohérent. Quelques égarements scénaristiques et quelques floues quant à l'intrigue entachent malheureusement cette angoissante allégorie sur le deuil et la paranoïa.

Scénario
7
Réalisation
9
Direction photo
9
Distribution
8

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A24Joel EdgertonKelvin Harrison Jr.Lorsque tombe la nuitSuspenseTrey Edward Shults

Michael Blouin

Le flair hors pair de Michael saura vous faire découvrir de vrais bijoux cinématographiques! Toujours à l’affut des dernières sorties en salles de cinéma comme en DVD, ses chroniques sont parfaites pour orienter vos soirées cinéma. Ce chroniqueur ne mâche point ses mots, il offre toujours une critique juste et sans retenue. Michael préfère de loin la qualité aux clichés, vous êtes donc en excellentes mains !

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