Avez-vous déjà rêvé de devenir astronaute? De flotter en apesanteur, de nager avec les étoiles, de regarder la terre comme si vous étiez Dieu le créateur ou de déguster de la crème glacée d’astronaute? Malheureusement, après le visionnement de Gravity, tous ces rêves d’enfant seront anéantis à jamais. Heureusement, vous n’aurez jamais été aussi éblouis et émerveillés de les voir se briser!
Gravity est tout simplement la toute nouvelle révélation/révolution (choisissez votre mot) technologique et cinématographique que le cinéma attendait depuis Avatar! Il est un film, mais avant tout une expérience réalisée de main de maître par Alfonso Cuarón (Y Tu mama Tambien, Children of Men et Harry Potter and the Prisoner of Azkaban). Si son histoire se veut extrêmement simple; on suit des astronautes effectuant des réparations sur un télescope orbital, Alfonso Cuarón et Jonas Cuarón ont su éviter la plupart des pièges qui auraient pu être fatals. Si la fin demeure conventionnelle et un peu trop hollywoodienne (mais totalement efficace et émouvante), le reste du scénario évite les flashbacks inutiles, les narrations et les autres pièges qui auraient pu faire ressembler Gravity à Armageddon. Le tout en temps réel, on ne raconte rien et on ne nous explique rien, on nous fait tout simplement voir, écouter et vivre en même temps que les personnages du récit. On oublie notre réalité pour entrer dans celle du docteur Ryan Stone et de l’astronaute Matt Kowalsky. Et lorsqu’un nuage de débris fonce tout droit vers nous, l’expérience est tout aussi exaltante qu’insoutenable.
Après cette pièce musicale vrombissante introduisant le générique, on nous laisse à nous même, dans le silence le plus complet (si on oublie le Pop Corn) devant cette huitième merveille du monde qu’est la Terre. D’un long et magnifique plan-séquence (virtuellement fabriqué, mais tout de même), l’on devient le troisième astronaute, encore ébahi par la planète bleue alors que le reste de l’équipage gravite à travers les étoiles comme s’il y était né. Les plans, d’une beauté étourdissante, et les effets spéciaux, d’un réalisme encore jamais vu auparavant permettent ici l’immersion la plus totale. Même la technologie 3D, qu’on a critiquée à chacune de ses utilisations précédentes, y est ici parfaite et même nécessaire. Le montage sonore est aussi des plus exemplaire, en dosant parfaitement la musique au bon moment et en créant des atmosphères sonores passant du silence spatial, à la détresse due à un manque d’oxygène ou à la décapitation d’un vaisseau. En fait, le film est si techniquement parfait, qu’on oublie souvent qu’il s’agit d’une fiction et non d’un documentaire.
Un seul bémol (plutôt deux) me tracassait peu avant le visionnement de Gravity; Sandra Bullock et George Clooney! Malgré leur talent souvent indéniable, les vedettes hollywoodiennes gâchent souvent notre visionnement. Par exemple, lorsque je regarde Armageddon, je ne vois pas Harry Stemper sauvant la planète, je vois plutôt Bruce Willis mourir sur du Aerosmith… Contre toute attente, Sandra Bullock est pourtant impeccable et mémorable dans son rôle. Son jeu est d’autant plus émouvant et juste lorsque l’on considère la difficulté que peut apporter de jouer constamment devant un écran vert. Même s’il ne réussit pas à se faire oublier autant que sa partenaire, George Clooney impressionne par son rôle aussi charismatique que courageux.
Il n’est peut-être pas aussi poétique ou métaphorique que l’avait été 2001 : A Space Odyssey; ses thématiques demeurent toutefois intéressantes malgré leur simplicité, mais c’est inévitablement l’expérience qui vous restera en têtes pour encore très longtemps. La vie ne tient qu’à un fil, et celle de ces deux astronautes ne vous aura jamais paru aussi fragile. Le suspense d’action d’Alfonso Cuarón se mérite le traitement royal et se doit d’être vu sur le plus grand écran et avec le meilleur système de son possible. Une réussite sur toute la ligne qui vous fera apprécier d’avoir encore les deux pieds sur terre.
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