Vous est-il déjà arrivé de ressentir le besoin urgent de vous échapper? De quitter la société oppressante dans lequel vous êtes ancrés sans le vouloir, de partir pour un long voyage dont vous ne connaitriez pas encore l’issue? Un long périple à-travers l’inconnu est le meilleur moyen de se découvrir soi-même. C’est aussi ce à quoi vous assisterez durant l’écoute de Vers l’inconnu, véritable bijou cinématographique de Sean Penn.
Le réalisateur, que l’on connaissait principalement en tant qu’acteur, met en images l’histoire de Christopher Mccandless, un étudiant qui vient de vivre la graduation de son université. Aussitôt qu’il a son diplôme en main, il décide de donner toutes ses économies à des œuvres de charité, d’effacer son identité et de partir dans un road trip pour l’Alaska. Avec lui : Un sac à dos rempli de quelques articles nécessaires. Derrière lui : Une famille inquiète, puisqu’il décide de ne donner de nouvelles à personne.
C’est donc dans une nouvelle existence que se lance Christopher. Au cours de son évolution spirituelle, il rencontrera une série de personnages (dont le réalisme est, paradoxalement, extrêmement farfelu) qui l’accompagneront vers la découverte de lui-même. Découverte qui sera fort probablement lourde de conséquences.
Après l’écoute d’un film tel que Vers l’inconnu, il est très difficile de décider par où en débuter la critique. Cette œuvre est tellement monumentale en tous les égards que la rendre à sa juste valeur est tâche ardue. Je devrai procéder par catégories :
1 : Le scénario
L’intrigue de Vers l’inconnu, tirée d’une histoire véritable, était déjà garante de succès : L’idée de l’Homme qui, désillusionné, décide de quitter tous ses repères et ses attaches, est très attirante pour la plupart d’entre nous. Mais le scénario de Sean Penn est si bien ficelé que l’on ne peut faire autrement que se laisser subjuguer par les nombreuses péripéties du voyageur solitaire. Les images choisies par le réalisateur sont extrêmement prenantes. Peu de dialogue, énormément de sous-texte et de plans exprimant ces répliques silencieuses : Tout ce que j’aime dans le cinéma. L’ordre chronologique des évènements, bien qu’inversé, n’est aucunement mélangeant. Bref, le scénario de ce film est une réussite.
2 : Les acteurs
Le meilleur des scénarios de ce monde ne pourrait pas être une totale réussite sans des acteurs talentueux pour l’interpréter. Par chance, Vers l’inconnu dispose d’une palette de comédiens exceptionnels qui rendent l’intrigue au meilleur d’elle-même. Mention spéciale au jeune Emile Hirsch et à Hal Holbrook (ce dernier ayant même eu une nomination pour un Oscar pour le meilleur acteur de soutien, ce qui, à 82 ans, aurait fait de lui l’acteur le plus vieux à avoir remporté cette distinction!). Cependant, rien n’est parfait. Vers le milieu du film, lorsque tout va bien, l’on assiste à une sorte de pollution du talent. Vous avez deviné : Kristen Stewart, la statue de plâtre que l’on met trop régulièrement devant une caméra, interprète sans émotion le rôle d’une jeune gitane qui s’éprend de notre personnage principal. Heureusement, les caractéristiques d’un road movie tel que Vers l’inconnu font que l’on ne croisera pas l’air constamment boudeur de Stewart plus de dix minutes. Merci, Sean.
3 : La musique
La bande sonore d’un film est de la plus haute importance. C’est entre autres la musique qui transmet, du mieux qu’elle le peut, les bonnes émotions aux auditeurs. Celle de Vers l’inconnu, presque entièrement composée par le talentueux Eddie Vedder (le chanteur de Pearl Jam), est ahurissante. À certains moments du film, la symbiose entre la musique et l’image est si forte que l’on croit presque que les accords font partie intégrante de la nature dans laquelle le protagoniste évolue! Une musique exceptionnelle, tout un honneur pour Eddie Vedder.
4 : Le visuel
Dans un film où l’intrigue est celle d’un jeune homme qui part dans un périple dans la nature de l’Alaska, il était nécessaire que le visuel soit réussi du tout au tout. Encore une fois, chapeau, Monsieur Penn! Si vous avez la chance de vous procurer l’édition Blu Ray de Vers l’inconnu, vous serez immanquablement surpris devant la beauté des différents paysages du film! En effet, le tournage a été effectué dans plus d’une dizaine d’états américains différents, ce qui donne à la direction photo une touche variée dont on ne se lasse jamais.
Je pourrais parler de bien d’autres facettes de Vers l’inconnu, mais le but de ce texte n’est pas de vendre toutes les surprises du film. Si je ne vous ai pas donné l’envie de sauter sur la première copie du film que vous verrez, recommencez la lecture! Sérieusement, c’est un film qu’il ne faut pas manquer. Peut-être que, si tout le monde l’écoute et le comprend, la société pourra (enfin) être (un peu) différente! Après tout, j’ai espoir.
Sauf en Kristen Stewart. Elle, je ne lui laisse plus de chance.
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