Les pages de notre amour, Cher John, Le porte-bonheur… Tous ces films d’amour à l’eau de rose qui font maintenant partie des classiques (qu’on les apprécie ou non) sont une idée du même homme : Nicholas Sparks. Pourtant, depuis quelques années, chaque film tiré d’un livre de Sparks nous rappelle que l’auteur a écrit Les pages de notre amour. Qu’en est-il des autres romans de l’auteur? Est-ce que les films qui sont rattachés à ses écrits sont si mauvais? Je me lance en vous annonçant que oui. Du moins, ils ne sont pas à la hauteur de l’œuvre qui aura fait connaître Ryan Gosling et Rachel McAdams au grand public.
C’est pour cette raison que l’annonce du nouveau film tiré de l’œuvre de Sparks, Un havre de paix, qui sort en salles le jour de la St-Valentin (cute), est quelque peu effrayante. Après le médiocre Porte-bonheur, est-ce que l’honneur de Nicholas Sparks sera sauvé par le réalisateur Lasse Hallström (on lui doit d’ailleurs Cher John)? C’est à voir!
Afin de faire une critique plus complète et représentative d’Un havre de paix, l’équipe de Ton Canapé vous propose l’avis de deux chroniqueurs différents. En effet, les films de ce genre sont connus pour être appréciés du public féminin en général, mais, qui sait, peut-être que le nouveau Sparks pourra charmer les hommes plus réticents?
Avis féminin – Elizabeth Julien
Le film débute alors que Katie (Julianne Hough) est en fuite. L’agent Tierney (David Lyons) la poursuit au terminus d’autobus, mais la manque de très peu. Katie prend la direction d’Atlanta et s’arrête dans le petit village de Southport. Son arrivée crée tout un émoi, la communauté n’étant pas habituée d’accueillir de nouveaux résidents en son sein. Malgré sa ferme intention d’oublier son passé et de ne pas s’ouvrir à son entourage, Katie ne pourra résister à Alex, le propriétaire du magasin général du village. Elle fera aussi la connaissance de Jo, une voisine qui l’aidera à passer par-dessus les moments difficiles. Mais malgré sa nouvelle vie, le passé reste à jamais une partie de nous et Katie l’apprendra à ses dépends.
Il faut l’avouer, ce n’est pas le scénario le plus élaboré de Nicholas Sparks. Beaucoup d’éléments ont été déjà vus. C’est cependant la façon dont l’histoire a été travaillée. Le passé de Katie reste incertain pendant un bon moment et le spectateur est même mené sur une fausse piste. J’avoue m’être fait prendre au jeu ! Certains éléments ne sont pas tout à fait cohérents entre la fausse piste et la réalité, mais tout de même, le tout a été bien manié. J’ai également apprécié la simplicité du scénario. On n’essaie pas d’en faire trop et les clichés n’abondent pas! Bien qu’il y ait quelques rapprochements, vous n’aurez malheureusement pas la chance d’assister à une multitude de jeux de langue. Je sais, vous êtes déçus.
Néanmoins, la limite est extrêmement mince entre le cliché et la simplicité. Julianne Hough et Josh Duhamel ont fait en sorte que la balance penche vers la simplicité. Leur complicité n’égale pas celle de Rachel McAdams et Ryan Gosling, mais il y avait sans aucun doute une belle chimie ! Leur jeu naturel et sensible fait appel à notre petit coté tendre et nous fait (presque) fondre!
Avis masculin – Miguel Plante
Ouf. Attention. Je dois dire qu’après Le Porte-Bonheur et tous les autres produits ratés de ce cher Nicholas Sparks, j’attendais Un havre de paix avec une brique et un fanal. C’est peut-être un peu pour cette raison que j’ai été agréablement surpris par le film. Certes, il ne s’agit pas d’un chef-d’œuvre (loin de là!), mais pour une soirée entre amoureux, c’est un film qui peut être apprécié autant par la gent masculine que féminine.
Ma collègue a déjà résumé l’intrigue dans ses grandes lignes, mais je me permets d’y apporter mon grain de sel. À mon sens, Un havre de paix possède deux histoires distinctes. L’une d’entre elles concerne Katie (Julianne Hough) qui, en fuite dans un petit village maritime, rencontrera et tombera amoureuse du beau Alex (Josh Duhamel). Au menu : deux personnes amoureuses l’une de l’autre qui se tourneront l’un autour de l’autre pendant un bon deux heures avant de finalement s’embrasser. Le fantasme de toute femme qui se respecte. Mais bon, malgré ma frustration due à mon statut de mâle, toute cette histoire d’amour, malgré ses nombreux clichés (on retrouve même une scène de canot qui semble copiée à The Notebook), est quand même appréciable.
Cependant, ce qui a le plus retenu mon attention fut la seconde intrigue du film, qui, à mon sens, aurait du occuper une plus grande importance : L’agent Tierney (interprété par David Lyons qui a ici un très bon rôle) qui est à la recherche de Katie (elle est accusée d’homicide). Tierney n’est pas un policier ordinaire. Pour une raison que l’on ignore, il semble obsédé par Katie. Il fait bien plus de recherches qu’il ne le devrait, et plus le film avance, plus le personnage développe une profondeur que j’avoue très intéressante pour un film de Sparks. On n’est plus dans le premier degré. Un personnage fort intéressant qui, malheureusement, ne sert que de prétexte pour amener une histoire d’amour pauvre en intérêt.
Sinon, la technique d’Un havre de paix est très intéressante. Le petit village de bord de mer où se déroule l’intrigue promettait des paysages grandioses, et l’on n’est pas déçus. Oui, c’est cliché. Oui, c’est (extrêmement) prévisible. Mais cela reste un très bon petit film à écouter pour faire plaisir à sa belle. Et malgré quelques scènes extrêmement ennuyantes, quelques séquences d’action m’ont fait oublier que j’écoutais un film de la trempe de Cher John.
Seule mise en garde, pourtant : Si vous voulez profiter d’une expérience cinématographique optimale, arrêtez le film environ cinq minutes avant la fin. Car même si l’on croit l’intrigue principale terminée, les scénaristes nous ont concocté un petit revirement de situation qui, s’il est surprenant, n’a aucunement sa place dans ce type de récit. J’aimais Un havre de paix jusqu’à sa fin. Honnêtement, l’une des pires conclusions qu’il m’ait été donné de voir dans un film.
Mais bon, il fallait bien que Sparks s’amuse un peu. Au dépens des spectateurs.
Crédit photos : Alliance Vivafilm
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