La vengeance est un plat qui se mange froid – Proverbe Klingon.
C’est la citation qui ouvre le film Tuer Bill. C’est aussi ces mots qui forment le sens du récit. Dans la production de Quentin Tarantino, l’ensemble des aspects cinématographiques s’axe autour de l’unique thème de la vengeance. Et La Mariée est prête à déguster cette vengeance, quelle que soit la température du plat.
L’intrigue de cette production est bien simple – trop simple, même. La Mariée, interprétée par Uma Thurman, est une femme qui, voit son mariage gâché lorsque cinq individus provenant d’une organisation criminelle entrent dans la chapelle et massacrent l’ensemble des individus s’y trouvant. Pourtant, La Mariée survit à l’attaque. Quelques années plus tard, elle se réveille d’un long coma et, instinctivement, se met à la recherche des tueurs de la chapelle.
Certes, l’intrigue est bien simple (surtout pour un film séparé en deux volets, mais j’en parlerai plus en détail tout-à-l ‘heure). Cependant, l’auditeur qui voudra écouter Tuer Bill doit tout d’abord savoir que ces films sont en fait un hommage au cinéma que le réalisateur a voulu faire. Tout, que ce soit dans la musique, dans le nom des personnages, dans l’intrigue et même dans les vêtements, rappelle une production de l’histoire du cinéma.
Dans le premier volet de Tuer Bill (au départ, Tarantino désirait en faire un seul et même film, mais il aurait été trop long), le réalisateur s’est inspiré des films de samouraï japonais ainsi que des films de combat asiatiques. Il est donc très fréquent de voir des plans rapprochés, des séquences très longues où le protagoniste vénère son sabre… Le connaisseur de filmographie orientale sera comblé devant tant de précision dans cet hommage. Tarantino a même osé reproduire une scène complète en anime, ce qui rend ce segment beaucoup plus percutant… Mais je ne peux en dire trop! Rappelons toutefois que le thème de la vengeance, omniprésent dans Tuer Bill, est fortement utilisé dans les films d’origine asiatique.
Le second volet de Tuer Bill, lui, est d’inspiration plutôt western. En effet, l’intrigue se passe au milieu du désert. Plusieurs plans longs montrent l’étendue des dunes, des couchers de soleils et les chapeaux de cowboy font foison. Tarantino a même demandé l’aide d’Ennio Morricone, le célèbre compositeur de la musique des westerns de Sergio Leone.
La trame sonore des deux volets de Tuer Bill est tout simplement splendide. Comme à son habitude, Tarantino a récupéré la musique de groupes et d’artistes peu connus pour en faire la musique de ses films. On a donc droit à de la musique extrêmement variée, d’Ennio Morricone à Johnny Cash, en passant par Nancy Sinatra et Quincy Jones. C’est donc dire à quel point les émotions suscitées par ces films sont variées.
Tarantino est reconnu pour son choix d’acteurs éclairé et précis. Tuer Bill ne fait pas exception. Uma Thurman, dans le rôle de La Mariée, est excellente. Elle qui avait interprété un rôle magistral dans Pulp Fiction (également de Tarantino) revient sous la tutelle du réalisateur dans une performance exigeante, mais qu’elle accomplit avec brio. Les autres acteurs du film, sans être aussi excellents que la principale, n’en sont pas moins justes et précis. Même les scènes où les acteurs semblent surjouer sont impeccables lorsqu’on réalise que c’était la volonté du réalisateur. En effet, en écoutant Tuer Bill, vous réaliserez que l’effort qu’a mis Tarantino pour rendre hommage à ses films préférés est très grand. Et nous ne nous en plaindrons pas.
En somme, Tuer Bill est un film à ne pas manquer si l’on est amateur de cinéma. Les néophytes, malheureusement, seront rebutés par le scénario plutôt fade (sans dire mauvais), mais sachez que le but du film n’était pas de produire un scénario à tout casser. C’est encore une fois la preuve que, lorsqu’on est un bon réalisateur, il n’est pas nécessaire d’avoir l’histoire du siècle pour créer un véritable chef-d’œuvre.
Et, si vous aimez, sachez que des rumeurs courent présentement sur la toile concernant une éventuelle suite à ces deux volumes… À suivre!
Aucun commentaire