Dans le nouveau film de Sofia Coppola, on retrouve Emma Watson ivre et délurée qui s’adonne à l’art de la pole dancing. Maintenant que j’ai votre attention, Le Bling Ring met surtout en scène une bande d’adolescents adepte (je dirais plutôt victime) du YOLO, et en quête de plaisir sans culpabilité et de popularité instantanée. Leur manière est bien simple; dérober les maisons des plus grandes vedettes de Los Angeles et s’en vanter sur les réseaux sociaux. Le plus étonnant est qu’il s’agit d’un fait vécu!
Réalisé et scénarisé par Sofia Coppola (célèbre pour ses films portant souvent sur la vacuité et encore plus célèbre pour être la fille de son père!), Le Bling Ring se veut le portrait, presque d’un point de vue documentaire, mais toutefois très romancer, de ces jeunes désormais célèbres qui ont fait la une des journaux et de la télévision pour avoir volé des objets et vêtements de luxe chez Paris Hilton (qui prête sa maison (égocentrique), Lindsay Lohan et autres vedettes du genre.
On peut les qualifier de Robin des bois (voler aux riches pour donner aux… un petit peu moins riches) ou de criminels sans scrupules. D’ailleurs, Sofia Coppola ne fait jamais vraiment de jugement sur ces jeunes. Voulant plutôt laisser ce soin aux spectateurs lui-même, le film se situe à moitié entre la critique et la célébration (ou le glamour) de cette histoire. Si le ton ironique insufflé à l’ensemble apporte des moments assez hilarants, c’est ce manque d’opinion ou de prise de position qui rend Le Bling Ring une œuvre au final plus ordinaire que le laissait présager cette prémisse intéressante.
Par contre, la réalisation est excellente, mais manque un peu de mordant. Le style documentaire et les plans rapides accompagnés de musique PoP électronique (comme l’avait fait Marie-Antoinette) fonctionnent à merveille, mais auraient pu être poussés davantage. Une belle montée dramatique est cependant présente, et ce malgré la connaissance de cause, et donc la fin de l’histoire. La caméra se veut parfois tellement intrusive que l’on s’imagine très bien faire le coup avec eux. On comprend alors très rapidement leur trip de gang. On a fait la même chose étant jeune, mais avec une ambition et un terrain de jeux beaucoup moins grands.
Un des talents incontestables de Sofia Coppola est bien sûr la direction d’acteurs. Emma Watson est presque méconnaissable et donc impeccable dans ce rôle à des milles d’Hermione Granger. Katie Chang, The Ring Leader, est talentueuse et convaincante, et le reste de la distribution est aussi excellente. Israel Broussard, le seul gars de la bande, n’est pas particulièrement inoubliable, mais son personnage demeure le plus intéressant. À l’orientation sexuelle ambigüe et à la confiance en soi très basse, son personnage tente de se faire accepter le plus vite possible en devenant le styliste de ses amis et en acceptant de devenir complice dans cette histoire de vol.
On aurait voulu voir Sofia Coppola détrôner son plus qu’excellent Lost In Translation. Malgré la distribution impeccable et la réalisation soignée, le sujet est malheureusement plus intéressant que sa proposition au grand d’écran. Ou du moins les personnages. Après avoir été arrêtés pour leurs crimes, les membres du «Bling Ring» sont devenus de plus en plus célèbres. Téléréalités, journaux, réseaux sociaux et maintenant un film, quoique vous pensez, on en parle encore aujourd’hui. C’était donc le crime parfait!
Crédit Photo : Les Films Seville
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