Bruce Willis, John Malkovich et Helen Mirren se retrouvent à nouveau dans la comédie d’action R.E.D. 2. Pour eux, l’âge d’or n’est pas de tout repos. Pas de Bingo, pas de villa en Floride, et pas de retraite dorée à l’hospice. On troque les pantoufles en phentex pour les armes dernier cri, les poursuites en voiture et pour combattre de méchants Russes qui ne se sont pas assagis depuis l’ère Soviétique!
Retraité. Extrêmement. Dangereux. L’idée était plus que bonne, même savoureuse de réunir d’anciens collègues de la C.I.A. à sortir de leur retraite plus que confortable pour combattre à nouveau le crime. En 2010, R.E.D. s’avérait être un mélange quasi parfait d’humour, d’action et de drame. Ce nouveau volet, réalisé par Dean Parisot (Galaxy Quest) recréé la même recette, mais dans une version améliorée. Du moins, pour l’action, l’humour et le drame.
La grande force de la série est ses personnages charismatiques et caricaturaux joués à la perfection par leurs interprètes respectifs. Bruce Willis est parfait en Frank Moses qui essaie de mener une vie tranquille malgré sa femme, Mary-Louise Parker, qui trouve qu’il manque sérieusement de piquant et d’action dans leur couple, John Malkovitch est des plus hilarants (et heureusement plus présent que dans le premier film) dans ce rôle de paranoïaque agressif qui a perdu quelque cellules en raison de nombreuses prises de L.S.D, et Helen Mirren est aussi resplendissante que surprenante en assassin qui tue par plaisir et qui joue ironiquement une malade se faisant passée pour la reine d’Angleterre pour infiltrer un asile à haute sécurité.
Quelques nouveaux personnages viennent aussi rafraichir la distribution déjà excellente. Ayant beaucoup plus d’assurance et de charisme que dans le nouveau G.I. Joe, Byung Hun Lee propose un assassin professionnel plus que convaincant alors que Catherine Zeta-Jones joue la femme fatale parfaite, malgré ses courtes apparitions. Anthony Hopkins offre quant à lui une performance magistrale en interprétant ce savant fou à la mémoire courte. La relation entre les personnages est d’autant plus savoureuse et les dialogues qui en découlent provoquent le rire à mainte reprise.
C’est malheureusement la trame narrative qui fait ici défaut. Trop simple, extrêmement clichée, (les méchants russes, même Die Hard en a fait le tour), les revirements sont souvent improbables ou prévisibles et quelques scènes ont un manque flagrant de cohérence. C’est le scénario qui est ainsi, ou est-ce une adaptation fidèle de la bande dessinée de Warren Ellis et Cully Hamner? Paresse scénaristique ou bande dessinée trop simple, le résultat à l’écran est décevant.
Pourtant, la réalisation et la production de R.E.D. 2 sont presque exemplaires. Ce n’est plus un secret, la majorité du film s’est tournée dans la région de Montréal. Quelques scènes prennent place dans certaines de nos plus grandes fiertés architecturales (Le Stade Olympique et le Costco par exemple!), mais le film se plait à nous faire voyager d’un bout à l’autre de l’Europe. Ces changements de lieux sont d’ailleurs élégamment introduits par des séquences animées rappelant la bande dessinée originale. La mise en scène est aussi impressionnante; les scènes d’action sont nombreuses, variées et maitrisées, même si on aurait aimé revoir la simplicité (ou la rareté) des effets spéciaux qu’avait fait le charme du premier.
Au final, R.E.D. 2 surpasse son ainé en plusieurs points, mais son scénario nuit immanquablement au plaisir de cette comédie d’action toutefois extrêmement divertissante. Les interprètes reprennent leurs pantoufles de phentex pour une deuxième fois, et le plaisir est d’autant plus contagieux que dans le premier volet. Si être à la retraite signifie belles voitures, jolies femmes, fusillades, poursuites et voyage aux quatre coins de la planète, je demande ma carte d’âge d’or sur le champ!
Crédit Photos : Les Films Séville
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