Jusqu’à quel point peut-on étirer une franchise originale pour la rendre inintéressante? C’est ce qu’Henry Joost et Ariel Schulman, tous deux réalisateurs, tentent de déterminer avec Paranormal Activity 4. Le duo à qui l’on doit le troisième opus de la série, mais aussi quelques autres productions comme Catfish, nous enseigne une grande leçon de vie : Parfois, il est essentiel de savoir se retirer à temps.
Il faut dire que la série commence plutôt bien avec un Paranormal Activity qui, avec son concept de Found footage extrêmement voyeuriste mélangé avec un Exorcisme, ravit le cœur des amateurs de frissons. Quatre films plus tard, l’histoire est toujours la même : Une famille, installée depuis longtemps dans leur vieille maison, est chamboulée lorsque leur nouvelle voisine est amenée d’urgence à l’hôpital. La petite famille s’offre donc pour héberger le garçon de la victime, Robbie (Brady Allen).
C’est lorsque le nouveau venu s’installe dans la maison que quelques évènements inexplicables se produisent. Ici, j’aimerais bien vous parler d’apparitions, de visions sanglantes ou de phénomènes horribles, mais rien de tout cela n’arrivera dans le film. Bien sur, la franchise Paranormal Activity fait son charme dans la subtilité des actions surnaturelles qui s’y produisent. Cependant, après quatre films, les moyens utilisés pour nous faire sursauter deviennent de plus en plus prévisibles. On s’attend à plus, on reçoit moins.
Si l’histoire est la même, si les frissons sont semblables, pourquoi faire un nouvel opus de Paranormal Activity (sinon pour l’argent?). Les réalisateurs ainsi que les scénaristes, même s’ils ne renouvellent pas l’ambiance générale de la série, parviennent quand même à amener de nouveaux concepts très intéressants.
Par exemple, les moyens utilisés pour filmer toute la maison. Même si parfois, les excuses utilisées par les personnages pour filmer quelques évènements sont assez faibles (on devrait greffer une webcam dans le front de cette fillette, et on ne verrait pas la différence), les différentes caméras sont plutôt bien songées et crédibles chez une famille américaine moyenne.
Par ailleurs, comme ce nouveau Paranormal Activity, contrairement à certains de ces prédécesseurs, se situe dans une époque plus contemporaine, la technologie d’aujourd’hui est utilisée pour bonifier le scénario. Notons par exemple l’utilisation de la Kinect, la caméra associée à certains jeux vidéo, qui, dans une pièce plongée dans l’obscurité avec une caméra infrarouge, donne un effet visuel très intéressant.
Cela dit, même si les moyens et les médiums utilisés sont intéressants, c’est malheureusement la seule nouveauté que Paranormal Activity 4 a à nous offrir. La perspective du personnage principal, qui n’a que 15 ans, est nouvelle et rafraichissante, mais ce n’est pas assez pour nous charmer face aux mêmes procédés d’horreur, aux mêmes situations, aux mêmes esprits qui semblent accros à un nouveau sport très en vogue : Propulser des corps humains partout dans une pièce.
Alors, est-ce que Paranormal Activity 4 est à voir? Même si rien n’est réinventé et que le film ne recèle que peu de surprises, la réponse est tout de même oui. Les amateurs de films d’horreur de type Found Footage sauront tout de même apprécier quelques scènes, en particulier la toute dernière (les 10 secondes finales sont presque plus intéressantes que l’ensemble du film… positif ou non?).
Bref, pour un petit divertissement, une ambiance intéressante, Paranormal Activity 4 est à voir. Mais pour un bon film d’horreur qui vous fera frissonner, allez ailleurs, il n’y a pas grand chose à craindre ici.
Crédit Photo : Paramount Pictures
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