Dans le grand monde de l’industrie du cinéma, les maisons de production semblent parfois être à court d’idées pour être en mesure de fournir un film qui suscitera de fortes émotions. On veut souvent trop impressionner, trop faire pleurer… sans même savoir comment s’y prendre. Pourtant, des histoires qui se sont réellement déroulées sont souvent un moyen simple et efficace pour parvenir à ses fins. L’Impossible en est un excellent exemple.
Le long-métrage, réalisé en 2012 par Juan Antonio Bayona, raconte l’histoire vraie de Maria, Henri et leurs trois garçons. Des vacances bien méritées en Thaïlande pour le temps des fêtes tournent au cauchemar lorsque la région est ravagée par un tsunami. La lutte pour survivre est enclenchée, une lutte à laquelle peu de gens seront confrontés dans leur vie. L’auditeur est donc amené à suivre l’histoire de cette famille.
Un tel scénario comporte certains pièges. Malheureusement, la réalisation s’est laissée emportée par une vague plus dramatique que réaliste à quelques reprises.
L’essence réaliste d’une telle catastrophe naturelle et des conséquences qu’elle peut entrainer a néanmoins été conservée pour la majeure partie du film. Choix très judicieux de la part de Juan Antonio Bayona. Un choix qui provoque les bouleversements, bien plus que si la réalisation avait misé sur le mélodramatique ! En ce qui a trait à la structure du scénario, des choix très intéressants ont été effectués. Nous avons droit à une courte introduction, seulement le temps de comprendre qui sont les personnages et le contexte auquel nous sommes soumis avant que se produise le tsunami. Certains pourraient ne pas avoir aimé un tel choix puisque nous n’en connaissons que très peu sur les personnages principaux. Pour ma part, je crois que cette décision ne fait que démontrer à quel point l’histoire qui nous racontée aurait pu être vécue par n’importe quelle famille. J’ai également apprécié la construction des événements lors de la seconde partie du film. On suit d’abord qu’une partie des personnages principaux pendant un bon moment, de sorte que nous ne savons aucunement ce qui est arrivé au reste de la famille. Cette façon de construire l’histoire ajoute un soupçon d’originalité, tout en créant un certain suspense.
Pour ce qui est des personnages, vous aurez compris qu’ils n’ont pas été approfondis. On suit leur histoire dans le moment présent, sans réellement connaitre leur passé. On a tout de même droit à une évolution intéressante d’un des trois garçons. Il faut dire que la simplicité des personnages est très bien expliquée par le contexte du long-métrage. Il aurait été dommage de tenter d’éclipser un phénomène d’une aussi grande ampleur en se concentrant sur les personnages et leur évolution. L’interprétation des acteurs principaux était solide et a suffi à donner la couleur nécessaire aux personnages afin que l’on s’y attache. D’ailleurs, Naomi Watts mérite amplement sa nomination aux Oscars, dans la catégorie meilleure performance par une actrice dans un rôle principal. Il y avait cependant quelques inégalités dans les performances des jeunes garçons. Il est plutôt difficile de recruter de bons acteurs en bas âge, le cinéma nous a pourtant prouvé à maintes reprises que c’était chose possible !
Un tsunami, une forte tension dramatique, des cris, des pleurs, des séparations douloureuses… Une formule qui aurait très bien pu être accordée à une musique houleuse et frôlant le mélodrame. Mais non! La production nous a concocté un excellent montage musical. J’ai été agréablement surprise à ce niveau. Évidemment, une grande musique dramatique est de mise. La direction musicale ne s’en est toutefois pas contentée. Lors de scènes où la tension est à son comble, une musique très alarmante, stridente, voire du même style que les films d’horreur est utilisée. Juxtaposé à de très beaux plans sous l’eau, ce ton musical apporte une touche particulière à L’impossible. Une touche moins hollywoodienne, moins clichée. Une touche surprenante !
Bref, je n’en dirai pas plus. Seulement l’essentiel : The impossible est assurément un film pour les âmes d’une grande sensibilité. Il est dommage que nous n’ayons pas pu voir davantage l’impact au niveau local du tsunami.
Nous devons toutefois se rappeler une chose importante. Les victimes des catastrophes naturelles qui ravagent de plus en plus l’Asie ne sont pas seulement nos voisins. Ces victimes peuvent s’avérer être notre famille. L’impossible est en ce sens une prise de conscience qui ne peut pas faire de tords.
Larmes et frissons fortement garantis!
Crédit Photo et Vidéo : Les Films Seville
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