Avertissement : La critique qui suit est le produit d’un homme de mauvaise foi. Ses opinions et états d’âme sur L’Homme d’Acier se révèlent diffamatoires et acerbes en raison de sa haine et de son incompréhension envers le personnage de Superman. Ne veuillez pas tenir compte de ces vulgarités si Clark Kent et son histoire vous sont chers. Vous aurez été prévenu!
Je boude sans doute mon plaisir, en disant avoir été extrêmement déçu par L’Homme d’Acier. J’adore pourtant les films de superhéros. Mais je n’aime tout simplement pas le personnage de Superman. Mille excuses…
Cela dit, ce n’est pas un navet pour autant. Techniquement parlant, Man of Steel est impeccable; effets spéciaux à la fine pointe, la direction artistique est magnifique et moderne (le costume de Superman ne fait plus autant rire qu’auparavant) et les décors et costumes sont soignés et impressionnants. La musique de Hans Zimmer est tout aussi irréprochable, et les acteurs sont plus que compétents; Henry Cavill, peu charismatique porte cependant les collants avec prestance alors que Amy Adams ajoute crédibilité et intelligence à l’ensemble. Michael Shannon épate aussi en Général Zod, en demeurant tout au long imposant et saisissant. Bien que peu important au final, Kevin Costner et Russell Crowe sont aussi fort impressionnant dans leurs rôles respectifs.
C’est plutôt le scénario qui tend à faire mauvais augure. Les relations sont mal exploitées; notamment, celle entre Clark Kent et ses parents adoptifs qui auraient gagné à être plus développé, et les dialogues manquent d’aplomb et de réalisme. En fait, c’est le personnage, la mythologie du personnage qui fait défaut. On aurait pourtant cru qu’entre les mains de réels génies du cinéma que sont Christopher Nolan et David S. Goyer, L’Homme d’Acier aurait brillé par son originalité et son « réalisme ». Son réel père l’incite à rejoindre la terre costumé pour sauver ses habitants et son père adoptif est prêt à mourir pour protéger son secret de polichinelle. Superman décide alors de porter le costume, mais d’occasionner beaucoup de victimes collatérales.
Le film débute par une magnifique séquence (mais incompréhensible pour le commun des mortels) se déroulant sur Krypton, berceau du célèbre Kal-El. On tente d’instaurer la mythologie tant bien que mal, pour finalement envoyer, trente minutes plus tard, l’homme que l’on connaitra maintenant sous le nom Clark Kent, sur la planète terre. Son enfance est ensuite intéressante et justifiée, mais se transforme peu à peu en destruction massive de bâtiments lorsque le Général Zod fait surface sur la terre accompagné de ses acolytes.
Malheureusement, dans les séquences plus « humaines », Clark Kent n’est ni attachant, ni intéressant. En plus de la performance extrêmement stoïque de son interprète, son côté inaccessible et extraterrestre(plus soulignée dans ce film-ci que dans les autres) nous empêche de nous identifier à ce personnage qui manque de crédibilité. Et les personnages qu’il côtoie en manque encore plus. L’aspect réaliste à la Dark Knight avait été promis, mais il n’en est rien. Les dialogues sont simples et inutiles, la relation entre Clark Kent et Lois Lane est précipité et cliché alors que les péripéties sont tout simplement inintéressantes.
Pourquoi?
Prévisible parce qu’invincible. On s’en doute, tous les héros sont invincibles, mais quand c’est cousu de fil blanc comme les péripéties de L’Homme d’Acier, on décroche immanquablement. Il y a une limite à envoyer une centaine de fois un personnage traverser un immeuble ou à mettre en danger un personnage secondaire et à nous faire croire que c’était dangereux… Même si Superman a une petite grippe…
Sur la planète Krypton, le « S » qu’arbore Superman sur sa poitrine signifie « Espoir ». Et cet espoir que nous ont légué Zack Snyder, Christopher Nolan et David S. Goyer en annonçant un nouveau film de Superman était celui de retrouver un héros mal-aimé (surtout dans mon cas) pour en faire une genèse réaliste, humaine et sentie. « Espoir. Déception : deux ennemis qui s’entendent très bien ensemble. »
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