Dans la vie comme au cinéma, il faut parfois oser. Donner une chance aux films que la plupart ne daigneraient même pas écouter. Eh oui ! Il est parfois possible de dénicher de bons petits films. La surprise est parfois bonne, parfois mauvaise. Cette semaine, j’ai osé avec L’Exilée, une des sorties DVD du 23 juillet.
Ashley est une jeune mère qui a perdu la garde son fils. Elle se voit obligée de posséder une résidence et un emploi stable afin d’avoir des chances d’obtenir à nouveau la garde de son enfant. Son père, camionneur entre le Texas et Mexico, l’amène avec lui lors d’un quart de travail. Elle découvre bien assez vite qu’il se cache dans sa remorque non pas des fournitures, mais des individus qui veulent entrer aux États-Unis illégalement. Tout d’abord offusquée de la manœuvre, elle se rend ensuite compte que cette dernière peut rapporter un montant important d’argent et essaie à son tour.
Un scénario simple, authentique et peu complexe. Bien que l’idée de départ du scénario soit bonne, son articulation n’est malheureusement pas bien exécutée. Le spectateur ne partage pas le sentiment d’accomplissement du protagoniste lors du dénouement du long-métrage, puisque celui-ci paraît quelque peu saugrenu, voire impossible. L’évolution du personnage principal se fait rapidement d’un extrême à l’autre. Le changement ne se fait pas graduellement, ce qui dérange. Le drame ne connaît pas de chute à la fin, cette bombe que les scénariste lâchent parfois juste à la fin du film afin de créer un effet de choc. Non, la fin est plutôt ici concentrée sur le changement psychologique que connaît Ashley, mais qui est cependant mal livré. Vous comprendrez donc que tout ce que David Riker, scénariste et réalisateur du long-métrage nous lèguent au terme de L’exilée, c’est un vide.
Abbie Cornish, interprète du rôle principal, tient ici un des plus grands rôles de sa carrière. Elle rend très bien son rôle, mais ne comble pas les lacunes du scénario. Il arrive parfois que les acteurs soient les grands sauveurs d’un film, Cornish ne suffit cependant pas à sauver L’exilée. Les acteurs nous réserve toutefois quelques bonnes surprises. Parmi la distribution, outre Cornish, vous serai agréablement surpris par Will Paton, ici méconnaissable. Il interprète le père d’Ashley et semble bien loin du rôle qu’il a tenu dans En souvenir des Titans.
En ce qui concerne la réalisation, David Riker livre un résultat plutôt correct. Il présente des plans travaillés et un montage des scènes pertinent. Néanmoins, le travail au niveau du rythme semble avoir été relégué aux oubliettes. Lorsqu’un film de 95 minutes semble très long, c’est signe d’une lacune majeure.
Il y a donc autant de réussites que de carences dans le dernier film de Riker. Plutôt dommage, puisque le potentiel était au rendez-vous et aurait pu être exploité de meilleure façon. Il est certain qu’il fait parfois du bien de découvrir un film américain indépendant. Hormis ce petit plaisir, le seul autre don de L’exilée risque d’être un goût amer et une sensation de vide en raison du scénario drôlement exécuté et de la fin mal préparée.
http://www.youtube.com/watch?v=QBOnj961ssk
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