Qui a dit que les films d’adolescents se devaient d’être tous du pareil au même, ennuyants, clichés et dépourvus de bonnes morales? Probablement quelqu’un de rabat-joie. Pendant un certain moment, j’avoue pourtant avoir partagé cette monstrueuse pensée. J’ai heureusement retrouvé foi en les films d’adolescents, et ce, tout dernièrement. Si vous êtes découragés par la surproduction de « teenage movies » de piètre qualité, laissez-vous surprendre comme je l’ai été par Le monde de Charlie (The Perks Of Being a Wallflower).
Basé sur le roman de Stephen Chbosky, le long-métrage met en scène Charlie, un jeune adolescent de 15 ans. Le secondaire s’avère un vrai cauchemar pour lui, puisqu’il se retrouve au centre des moqueries de plusieurs et seul avec son livre le reste du temps. Son meilleur ami et sa tante étant tout deux décédés en de tragiques circonstances, il éprouve de la difficulté à s’épanouir et ainsi se faire de nouveaux amis. Lentement mais surement, il réussit à entrer dans un groupe d’amis de dernière année. Patrick et Sam marqueront à leurs façons la vie de Charlie, en l’accueillant dans la cour des grands.
Pourquoi Le monde de Charlie se distingue-t-il des autres films à l’eau de rose, version adolescent ? Tout d’abord parce que l’empreinte personnelle de l’auteur (Stephen Chbosky) permet au spectateur de se reconnaitre à son tour dans le récit et dans les personnages. Étant également le réalisateur du film, Chbosky respecte le scénario d’origine et évite ainsi le sensationnalisme-romantisme plutôt désastreux que connaît en majeure partie les films de cette veine. Il propose ici une histoire peut-être bien simple au départ, mais y ajoute quelques éléments intéressants et originaux : les hallucinations de Charlie, ses souvenirs incomplets et le dénouement plutôt singulier pour un film de cette catégorie. Il aborde les thèmes principaux de l’adolescence, soit l’acceptation de soi, la quête d’identité, l’épanouissement et les relations. L’auteur ne se contente pas de traiter ces thèmes en surface, il les explore plutôt de façon pertinente.
La réussite de l’adaptation du roman au grand écran s’explique également par la distribution si bien choisie. Charlie est interprété par Logan Lerman (Percy Jackson : Le voleur de foudre) et Ezra Miller s’avère une très belle découverte, lui qui interprète Patrick. Emma Watson quant à elle se libère de Hermione avec le rôle de Sam. Les rôles principaux ont donc été distribués intelligemment, tout comme les rôles secondaires. Il y a toujours un ami de quelqu’un qui semble avoir été terriblement choisi lors du casting, mais ce n’est pas le cas avec Le monde de Charlie. Chaque acteur offre de solides performances.
Si la scénarisation, la réalisation et le jeu des acteurs sauront vous charmer, la direction musicale en fera de même. La musique est précieuse aux yeux de plusieurs personnages et Michael Brook (également à la direction musicale du film Into the Wild) transmet assurément cette passion au spectateur. Le ton musical choisit pour le film participe à l’univers du Monde de Charlie qui est différent.
Le scénario, la réalisation, les solides performances des acteurs et la direction musicale nous fait presque oublier pendant un instant que nous visionnons un film d’adolescent. Malheureusement, rien n’est parfait et le Monde de Charlie s’inscrit tout de même dans cette catégorie vue et revue par de nombreux réalisateurs. Même si la roue n’est pas réinventée, la proposition se distingue et apporte un moment de fraicheur comme de réflexion à celui qui choisit de donner une chance au film.
Crédit Photos : Les Films Seville
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