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L’amour dure 3 ans

Par Rachel Tremblay Saint-Yves · Le 01/06/2013

Bien longtemps, j’ai entretenu un sévère recul avec le cinéma français. Ce n’était pas tellement par dédain que par incompréhension. Et ce n’est pas par faute de ne pas y avoir goûté: ma grand-mère était une amoureuse de Marcel Pagnol, et petite, j’étais déjà plongée dans cet univers. Malgré tout, il ne me rejoignait pas. Jamais. Je me souviens d’un film où deux couples d’amis soupaient ensemble et étaient victimes d’un rongeur coincé dans le système d’aération de la maison. Dieu sait que ce film m’aura fait tourner les yeux. Je me souviens l’avoir trouvé particulièrement emmerdant. Depuis, l’eau ayant coulé sous les ponts et ma grand-mère étant partie, j’ai eu à me refaire, moi-même, une culture du cinéma français, question de faire la paix avec lui et de le redécouvrir. Et désormais, contre toute attente, il est bien rare que ce dernier sache me décevoir. Voilà qu’encore aujourd’hui, il me met un sourire aux lèvres. Voici L’Amour dure trois ans.

«Les textos sont une forme de torture très raffinée.»

Le générique qui ouvre le film dure 2 ans et demi. On y fait la rencontre de Marc qui, pour sa part, rencontre Anne. Ils sont amoureux, font voler des cerfs-volants, s’embrassent sous de jolis draps, dans des parcs, près de la Seine et encore sous les draps. Malgré leur amour marqué pour la lessive propre, la routine fait sa visite et s’impose, les laissant tous deux dans des mondes qui se font de plus en plus éloignés. Le film commence et voilà: elle en a marre et demande le divorce. En guise de thérapie, il décide de mettre par écrit les sentiments qui formeront bien vite un grand best-seller, au moment même où il tombe follement amoureux d’Alice. Mais qu’en est-il, lorsque l’évasion des mots face aux uns devient la mort de quelque chose pour les autres? C’est ce que vous allez découvrir.

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«Je pensais à elle le matin, le soir. Dans la rue. En marchant. Dans le froid. Je faisais exprès de marcher lentement pour penser à elle plus longtemps.»

Le film n’est pas tout à fait un film: il est aussi un roman. Il est le roman qui porte en lui le même nom, les mêmes intrigues et les mêmes personnages. Réalisé par l’auteur de ce dernier, Frederic Beigbeder, le long métrage adopte certaines techniques qui appartiennent de plein fouet à l’art littéraire.Le protagoniste s’adresse directement au spectateur, brise le quatrième mur qui l’en sépare et adopte une narration qui se fait pareille à celle du roman. Comme avec le lecteur, enfin, le spectateur développe une proximité privilégiée avec celui qui lui confie ses histoires.

Le film est à la fois conventionnel et d’une originalité démarquée. Ses images sont un peu celles du Fabuleux Destin dAmélie Poulain, toujours vivantes, toujours colorées. Comme si elles étaient créées avec cette caméra, incessamment fébrile et heureuse, tout droit sortie du bonheur des années folles. Ses personnages sont profonds et d’un humanisme presque blessant, à l’image de ceux que l’on retrouve dans le film Un Secret, de Claude Miller. Ils sont plongés dans un univers magnifiquement léger et simple, beau et à l’humour facile, malgré une douleur durement présente.

«Je suis la personne la plus triste que j’aie jamais rencontrée. À part peut-être une casserole de lait qui déborde.»

Les personnages gravitent autour de Marc et le complètent magnifiquement bien, en étant tous eux-mêmes parfaitement définis et habités de particularités singulières. Ils sont vivants. Ils ne sont pas que secondaires.

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Comme toute chose parfaite, ce film ne l’est pas. Les différentes intrigues nous tombent rapidement sur la tête, un peu comme une pluie fine, alors qu’on s’y attend le moins. Parfois même, elles sont offertes un peu trop vite. Comme si elles ne pouvaient jamais mûrir jusqu’au bout. Par ailleurs, les relations sont drôlement définies, drôlement présentées et drôlement entretenues, ce qui offre à l’oeuvre un certain charme quelque peu déstabilisant. Au fond, un peu comme l’amour lui-même.

«Au XXIème siècle, l’amour est un SMS sans réponse.»

Sur un autre niveau, un niveau très loin des personnages et de leurs péripéties, ce film est une grande histoire d’amour, une union parfaite: c’est un baiser magique entre la musique, la littérature et le cinéma.

C’est à voir, voilà. Et à revoir sur une période de bien plus de trois ans. Parce que, contre toute attente, semblerait que l’amour est calculé. Et il n’y a pas une seconde à perdre.

«Tu vas pas me dire que tu crois en cette théorie bobo à la con?»

Crédit Photo : Les Films Seville

L’amour dure 3 ans
Rachel Tremblay Saint-Yves
01/06/2013
7/10
7 Note finale
Jeudi soir - Bon Film

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Rachel Tremblay Saint-Yves

Avec sa grande connaissance du 7e art et sa passion dévorante pour la découverte, Rachel saura vous conseiller le cinéma à son meilleur, des classiques les plus admirés aux découvertes toujours aussi surprenantes. Son flair incroyable et son esprit analytique font d’elle une critique qui n’a pas peur des mots, car elle sait les utiliser à merveille !

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