Vous voulez allez voir un film de gangsters bien violent tout en faisant plaisir à votre compagne en lui disant que Brad Pitt est la vedette de ce film? Pensez-y deux fois avant de payer votre billet. La mort en douce est bel et bien un film de gangsters parsemé de beaux moments, mais le nouveau film de Brad Pitt est loin d’être l’agréable surprise qu’on appréhendait.
Markie Trattman (Ray Liotta) organise illégalement des parties de poker. Il trouve alors l’idée d’un coup facile qui rapportera gros. Il engage des braqueurs pour dépouiller tous les joueurs lors d’une soirée. Le coup est parfait puisque personne ne soupçonnera l’organisateur de mettre en péril lui-même son organisation. Plusieurs jours plus tard, Markie commet l’erreur de se vanter de ce coup.
Bien sûr, l’histoire ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Un petit mafieux décide d’engager deux criminels pour rebraquer cette même organisation de poker. Les gens soupçonneront de nouveau Markie et le crime sera parfait. Les deux criminelles sont d’ancien prisonnier qui ne font que penser au rêve américain, c’est-à-dire d’être riche. Le premier est Russel, un héroïnomane joué de façon éblouissante par Ben Mendelsohn. Le deuxième est Frankie, un jeune timide joué par l’excellent Scoot McNairy. C’est alors que Jackie Cogan (Brad Pitt) est engagé pour donner une leçon aux coupables.
Bien que simple d’apparence, le récit est plus complexe. Personne n’est méchant à 100 %, ni gentil. Le parallèle plus qu’intéressant entre le récit et cette époque qui vient de vivre l’effondrement du système économique et qui vient d’élire son premier président noir ajoute réalisme et profondeur au récit.
Cela dit, La mort en douce est un bon film. Son histoire aux personnages multiples et bien typés est intéressante, mais le rythme très (trop) lent et les personnages très (trop) bavards rendent le récit très long, voire interminable. Le hic est que le film dure seulement une heure et demie. Pourtant on croirait assister à une représentation de deux heures et demie. Les bons moments d’action sont tous excellents, voire mémorables. La séquence en voiture utilisant le ralenti de manière exceptionnelle pour nous montrer la violence d’un meurtre vaut à elle seule le détour. Malheureusement, presque la totalité de ces moments nous a été dévoilée dans la bande-annonce. Les bonnes surprises sont alors plutôt rares.
La distribution est assurément un point fort dans ce troisième long-métrage du réalisateur Andrew Dominik. Des acteurs qui ont fait leurs preuves dans divers films du genre sont à la tête de ce film. James Gandolfini que l’on a vu sous les traits du célèbre mafioso Tony Soprano dans la série Les Sopranos est sublime en tueur à gages qui baigne dans les problèmes et qui s’en sort dans l’alcool et les putes. Ray Liotta, que l’on a pu voir dans le grandiose Goodfellas est aussi fantastique (et malmené à souhait) dans son rôle d’organisateur de poker. Brad Pitt est encore une fois solide dans son rôle de tueur à gages qui, malgré son travail violent, est toujours troublé émotionnellement par ses meurtres. Il prouve une fois de plus sa place dans le cinéma, mais les personnages secondaires lui volent presque entièrement la vedette. La première étoile est donnée sans aucun doute à Ben Denselsohn qui interprète ce marginal drogué de façon surprenante et convaincante.
Il est vrai que mes attentes étaient élevées. Sa distribution cinq étoiles et ses promesses étaient plus que belles. On ne peut qu’être déçu par sa lenteur et par tout le chemin parcouru pour arriver à cette conclusion, somme toute, fracassante. La mise en scène impeccable, ses moments « coups de poing » et ses acteurs valent le détour, mais le film n’est pas un blockbuster pour tout le monde.
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