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Jobs

Par Marie-Claude Lessard · Le 16/08/2013

La majeure partie de la population fait quotidiennement usage de l’héritage laissé par Steve Jobs. La fameuse pomme multicolore croquée meuble nos ennuis et comble nos besoins technologiques depuis plus de trente-sept années. En ce sens, la mort de Jobs, survenue le 5 octobre 2011, a soulevé une onde de choc et de désolation à l’échelle mondiale. Bien que je lui sois très redevable, j’avoue humblement connaître très peu de choses sur l’homme derrière mon IPOD.  Est-ce que le drame biographique JOBS  de Joshua Michael Stern, qui fait son entrée en salles aujourd’hui,  permet véritablement au spectateur de se faire un portrait réaliste et pertinent du cofondateur d’Apple ou s’il s’agit plutôt d’un futile publireportage glorifiant une compagnie en n’ayant nullement besoin, un peu comme le film The Intership, sorti plus tôt cette année,  l’est pour Google ? Un peu des deux.

JOBS  respecte le genre biographique dans sa tradition la plus pure. Le film s’ amorce avec un événement marquant : le dévoilement aux employés d’Apple de la première version du IPOD.  Par la suite, le long-métrage se transforme en un flashback s’étiolant chronologiquement sur une période de vingt-deux ans. Après avoir gaspillé ses années d’études universitaires à inhaler des drogues hallucinogènes et entreprendre une quête existentielle en Inde, Steve Jobs (Ashton Kutcher) bosse péniblement comme technicien au sein d’une modeste entreprise de jeux vidéos. Incapable de supporter un horaire fixe et de se comporter diplomatiquement envers ses collègues de travail, il quitte son emploi afin de se vouer corps et âme dans l’élaboration d’un nouveau terminal d’ordinateur révolutionnaire imaginé par son ami d’enfance, Steve « Woz » Wozniak (Josh Gad). C’est ainsi qu’ Apple Computer voit le jour, dans le garage du père de Jobs, Paul (John Getz). À partir de cette -trop- longue prémisse,  le spectateur est convié à découvrir les tribulations, déboires et constants efforts de Jobs pour imposer ses visions et idées de grandeur à des gestionnaires frileux n’appréciant pas son exécrable attitude.  Parmi ces hommes nous retrouvons Arthur Rock (J.K Simmons), Mike  Markkula (Dermot Mulroney) et John Scully (Matthew Modine), ancien président de Coca-Cola. Ce dernier devient même CIO d’ Apple aux dépens de Steve, qui l’avait recruté pour redorer l’image de la compagnie. Passionnément déterminé, voire obsédé,  à démontrer qu’il est digne de bouleverser le mode de vie de tout américain et de rendre l’impossible possible parce qu’il y croit vraiment, Jobs délaisse et nie ses responsabilités paternels envers sa fille Lisa (Annika Berkea). Hormis cet aspect personnel, Joshua Michael Stern ne s’ attarde pas à la vie privée de son protagoniste, pas même du cancer causant son décès. Ce qui est une bonne chose puisque cela évite au film d’emprunter un virage trop mélodramatique.

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Une des principales raisons faisant en sorte que le film n’arrive pas à se détacher de l’étiquette de film biographique classique qu’il dégage est sans aucun  doute la réalisation de Stern. Le fait que ce film soit classé dans la catégorie des films indépendants est une infâme fumisterie. À l’exception de la scène où Jobs délire avec ses petits copains, les choix artistiques du réalisateur de Swing Vote s’avèrent hautement commerciales. Les plans sont froids et dépourvus d’ingéniosité. La trame narrative demeure conventionnelle du début à la fin. Pas de renversements dans les années ni de jeux de caméras innovateurs pour casser le lassant ton linéaire du film. En résumé, Joseph Michael Stern n’emploie pas les mesures nécessaires pour accrocher le spectateur et lui faire ressentir de l’empathie envers les personnages. Une trame sonore tappe-à-l’œil n’en est pas une et ne suffit pas pour masquer un manque d’émotions et les lacunes du scénario. Les dialogues inutilement verbeux concoctés par Matt Whitely, dont c’est le premier scénario cinématographique,  peinent à maintenir notre intérêt,  rendant les innombrables longueurs du script à la limite du supportable.

La mise en scène plus ou moins habile pour que le spectateur voit en Jobs un véritable héros et un génie aux capacités intellectuelles surhumaines est tout aussi insoutenable. À titre d’exemple, on peut mentionner le très peu subtil portrait d’Albert Einstein qu’on aperçoit pratiquement dans tous les plans de l’immense maison de Jobs. Les artisans du film donnent la frustrante impression de prétendre que Steve Jobs est l’unique visionnaire derrière Apple. Le dur labeur et l’acharnement désespéré des autres employés sont injustement dévalorisés. Le scénario tente de faire gober à coups de répétitions au spectateur que Steve Jobs est tellement un être d’exception que ses crises hystériques et dérisoires balancées à ses coéquipiers sont grandement excusables. Un peu de partialité à cet égard aurait été de mise.

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Comme il fallait s’ y attendre, le film promouvoit pompeusement Apple, cette compagnie soi-disant fondamentale au bon fonctionnement de la santé mentale de chaque individu résidant sur Terre. Certes, Apple a bouleversé les habitudes journalières des gens, mais trop, c’est comme pas assez. Steve Jobs n’a pas trouvé un remède miracle contre le cancer et sauvé des vies, il les a seulement embelli. Était-t-il donc pertinent de vanter les mérites de Steve Jobs dans un film qui ne passera pas à l’histoire seulement deux ans après sa mort et d’hommager une compagnie qui n’a certainement pas encore atteint son apogée? Non, pour la simple et bonne raison que le résultat du film resterait le même s’ il se nommait « WOZ » et abordait le point de vue du second cofondateur…

Ceci étant dit, même s’ il a fait l’objet de critiques plutôt acerbes, Ashton Kutcher se débrouille admirablement bien dans le rôle-titre. Pendant plus de deux heures, l’ancien amant de Demi Moore se transforme sous nos yeux. Sans toutefois être digne d’une nomination aux Oscars, sa performance est crédible, impressionnante et aux antipodes des stridents « You’ve got punked! ». En ce qui concerne Josh Gad, le ton bon enfant infligé à son personnage nuit à sa prestation. Le scénario insiste avec l’énergie du désespoir pour que Steve Wozniak soit comique. Tellement que les blagues tombent à plat. Les autres acteurs de soutien sont confinés à des rôles de faire-valoir sans saveur quelconque.

Au final, JOBS n’est rien d’autre qu’un film biographique convenu, sans âme et regorgeant de morales sirupeuses infantilisant ses spectateurs. Quoique la pertinence d’en faire un film soit remise en question, Jobs et Apple auraient mérité mieux. La performance d’Ashton Kutcher vaut tout de même le détour.

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Crédit Photo : Remstar Corp

Jobs
Marie-Claude Lessard
16/08/2013
7/10
7 Note finale
Mercredi soir - Passable

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2013AppleAshton KutcherJobs

Marie-Claude Lessard

Marie-Claude est une grande amoureuse du septième art, dont l'affection se traduit dans chacune de ses critiques. Elle considère tout autant les blockbusters que les films à petits budgets et ne porte aucun, sinon peu, de préjugés envers une oeuvre cinématographique.Laissez-vous guider par ses instincts qui dénichent toujours de petits bijoux !

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