Vous avez, dans votre famille, un vampire ou un gremlin? L’homme invisible s’invite dans vos rencontres annuelles et le loup-garou de Londres vous prépare de petits plats? Si tel est le cas, peut-être bien que ces derniers vous ont déjà confié leurs craintes et exprimé un certain besoin de prendre leurs distances par rapport à la race humaine, si grossière et vilaine soit-elle. Eh bien, dans ce cas, vous pourrez leur proposer ceci: une fin de semaine tranquille à l’Hôtel Transylvanie!
C’est très simple: le comte Dracula voit sa jeune adolescente devenir bientôt majeure et atteindre ses 118 ans, âge fatidique où, comme tous les monstres de son âge, elle rêve de voler de ses propres ailes de chauve-souris et découvrir ce qui se trouve loin des portes de son grand et très sombre manoir. Voilà qu’en père un peu poule, il voit ses plus grandes peurs devenir plus que véritables: il ne pourra pas retenir sa jeune Mavis contre son gré, et il n’est plus en son pouvoir de choisir à sa place. C’est donc une histoire d’ado, une histoire de monstres et une histoire d’amour qui prendront place dans ce grand manoir devenu hôtel, havre de paix au menu très copieux: on sert chez Dracula des bagels à la vache qui crie et des cocktails au Sang Pellegrino. Quand même!
C’était avec une certaine hâte que j’appréhendais le visionnement d’Hôtel Transylvanie. Retomber dans cet univers des monstres comme nous les avons un jour connus, terrifiants et loin de briller au soleil dans une ville éloignée des États-Unis, m’apparaissait comme un petit plaisir coquin. Malheureusement, mon plaisir ne fut finalement pas rassasié à sa juste valeur.
Les intrigues apposées au scénario de ce long métrage sont un peu trop clichées à mon goût et n’évoquent rien de bien nouveau ou saisissant. Même le public à qui il s’adresse risque de trouver un peu longues les différentes interventions, lesquelles nous permettent de comprendre dès le début le dénouement de l’oeuvre entière.
Par ailleurs, les monstres qui sont animés au coeur de cette histoire, bien qu’admirablement réalisés, ne correspondent pas vraiment en l’image qu’entretient la mémoire collective de ces derniers. Leurs traits affreux sont remplacés par ceux, plus enfantins, d’un monstre à la gueule sympathique comme il s’en fait tellement. Comme si on avait évité à tout prix d’effrayer les jeunes cinéphiles. Chose ironique, puisque nos gueules effrayantes se retrouvent justement chez Dracula pour prendre une pause de l’effroi.
Malgré tout, Hôtel Transylvanie présente un bon nombre de blagues assez savoureuses et tout à fait appropriées: on s’y fout d’ailleurs pleinement de la gueule des vampires de Twilight, qui, avouns-le, sont les monstres les moins terrifiants qu’on ait pu côtoyer. On revisite les créatures mythiques sous un aspect plus personnel toujours assez cocasse et on évoque le monde de l’horreur question de plaire aux grands et plus petits, dans un aspect peut-être moins classique mais du moins plus moderne. C’est amplement approprié, qu’on soit un monstre ou pas, pour prendre une petite pause du vrai monde!
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