Il y a des films qui nous accrochent sans raison. Sans connaître le réalisateur ou même les acteurs qui y participent, certaines bandes-annonces nous attirent par leurs images, leur poésie. Des ovnis visuels et artistiques qui nous fascinent. Cette semaine, je suis sorti de ma zone de confort et je suis allé voir Holy Motors de Leos Carax.
Holy Motors fait partie des films qui ne seront pas unanimes, c’est évident. Un film où l’on cherche le sens sans arrêt, sans réelle ligne directrice. Certains aimeront, certains le détesteront. On embarque dans un manège dont on ignore l’issu. C’est ce qui rend l’expérience si grandiose et personnelle. Tout est relatif, surtout ce film.
Monsieur Oscar, un riche homme d’affaires, monte dans une limousine blanche afin de débuter une journée bien remplie où il aura différents rendez-vous. À chaque rendez-vous, Monsieur Oscar joue un rôle, un personnage. Il se déguise, se maquille et se métamorphose littéralement. Le mystère entourant chacun de ses rendez-vous et surtout le but de ses rendez-vous rend le film complètement imprévisible. Par sa puissance et le caractère insaisissable de son histoire et de son message, le film m’a complètement bouleversé. Il est nécessaire d’écrire dans une critique les raisons qui prouvent l’excellence d’un film, mais j’avoue qu’ici, j’en suis incapable.
Au début, on se pose mille questions, sur le personnage, sur les raisons qui le poussent à vivre ainsi. Mais quand le personnage retourne chez lui, dans sa maison, et qu’il retrouve un chimpanzé au lieu de sa fille, on cesse de se questionner. Le but d’un film est de l’apprécier, non de le comprendre.
Dans le théâtre qu’est la ville, Denis Lavant est grandiose. Subtil, nuancé et fascinant à chaque instant, l’acteur surprend dans chaque rôle qu’il habite. Il passe d’un clochard à un mourant, d’une babouchka à un homme mourant avec une habileté déconcertante. Des personnages qui jouent souvent sur la laideur et la pourriture pour émouvoir. La scène du clochard errant dans un cimetière fait partie des scènes les plus marquantes du film.
Ce n’est pas tous les jours qu’un film nous désarçonne et fascine à ce point, tout en nous dégoutant. La beauté est dans l’oeil de celui qui regarde. Amen.
Le film, présenté au cinéma Excentris (Superbe salle de cinéma sur St- Laurent qui présente des œuvres plus flamboyantes et méconnus du cinéma) n’est malheureusement plus en salle. On attend d’or et déjà sa sortie en magasin.
http://www.youtube.com/watch?v=NWu9WjEcdbk
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