Les films VVS sont en quelque sorte la ligue de garage du cinéma contemporain. Ces films sont produits par la compagnie canadienne de distribution de films VVS, qui est complètement indépendante et possède de petits budgets pour produire environ une quarantaine de films par année. Les films issus de cette compagnie n’avaient auparavant pas la meilleure des réputations, mais les choses semblent changer tranquillement. Tout d’abord, Le corbeau a obtenu un grand succès à sa sortie en DVD cet automne, succès singulier pour un film VVS. La ligue de garage a ensuite augmenté son niveau de jeu : quelques films ont été présentés en salles de cinéma au cours de l’année 2012-2013, tels que Amour en jeu, La chute de la Maison Blanche, Spring Breakers et quelques autres. Malgré toutes ses apparences peu inspirantes, j’ai dernièrement décidé de donner une chance (!) à Faire sa chance (The Forger), mettant en vedette Josh Hutcherson, Hayden Panettiere et Alfred Molina.
Le protagoniste du film, Joshua (Josh Hutcherson), est abandonné par sa mère toxicomane dans la chambre d’un petit motel. Plusieurs jours plus tard, le propriétaire s’impatiente et demande son dû. N’ayant pas un sou, Joshua prend donc la fuite. Son grand talent artistique le mènera vers un artiste renommé et extrêmement riche de la ville. Pris en charge par ce dernier, il découvrira que le monde des riches et de l’art n’est pas toujours des plus honnêtes. Un soupçon d’amour agrémente évidemment le récit et c’est ici que Hayden Panettiere intervient, dans le rôle d’Amber.
Lorsque je fais ici mention d’un soupçon d’amour, c’est réellement un maigre soupçon. La portion du film attribuée à l’aventure romantique entre les deux adolescents est ridiculement petite, surtout comparée à ce qui est originalement annoncée par les diverses publicités du film. Les événements amoureux ne sont qu’ajoutés sporadiquement au film, sans être justifiés. Ils sont tout à coup à la plage en train de s’amuser, alors que la veille ils venaient de faire connaissance (en s’étant échanger quelques phrases). La portion romantique du scénario n’est donc pas cohérente. Le reste du scénario ne réussit pas mieux avec ses nombreux clichés et plusieurs longueurs, et ce, même avec une durée de 93 minutes seulement.
Et les acteurs? Font-ils de cette heure et demi un plaisir? Hayden Panettiere et la grande dame Lauren Bacall sont toutes deux charmantes dans leur rôle, mais malheureusement il en faut plus pour que l’auditeur puisse prendre plaisir à regarder un film. Josh Hutcherson ne signe certainement pas sa meilleure performance, ce qui ajoute au malaise général que crée le film.
La réalisation signée ici par Lawrence Roek livre un travail de débutant, digne d’une ligue de garage ! Le montage des scènes est drôlement exécuté ; on passe beaucoup de temps sur un élément anodin et on passe rapidement un autre qui s’avèrerait intéressant.
Bref, les films VVS ne passeront certainement pas à l’histoire grâce à Faire sa chance. Un film qui présente une large palette de clichés est déjà peu amusant, mais un film cliché et mal exécuté c’est vraiment ennuyant. Dommage que Lawrence Roek ait passé à côté des quelques éléments intéressants qui aurait pu rehausser le niveau du film. Que la chance soit avec vous si vous daignez visionner ce film !
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