Qui, sur cette terre, n’a jamais rêvé de vivre dans un autre monde? De se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre, ne serait-ce que l’instant d’un rêve? Alice l’a fait avec son pays des merveilles, tout comme bien d’autres personnages dont raffolent petits et grands. Voilà que quelqu’un d’autre, quelqu’un au regard fonceur et aux cheveux bleutés s’est aussi avancé sur ce chemin. Coraline Jones n’a peur de rien et elle a su le prouver. Coraline Jones vit dans un monde qui n’est pas le nôtre. Coraline, c’est… Un univers articulé
Coraline vit dans un monde coloré et s’ennuie. Le tout est en 3d, drôlement animé et donne l’impression d’être tout droit sorti de l’esprit de Tim Burton lui-même. Hélas, non, voici une grande nouvelle: il n’y est pour rien. Les êtres qui l’entourent abordent à peu près tous des traits exagérés, des jambes trop courtes aux cous trop élancés. C’est, visuellement, digne d’un génie indéniable.
Deux mondes
Coraline, c’est tout d’abord une histoire parfaite pour créer une chair de poule tout à fait digne de ce nom. Un jour, la gamine découvre une petite poupée qui lui ressemble en tout point. À partir de cet instant, son monde bascule et, c’est le cas de le dire, elle ne le reconnait plus. À vrai dire, si Coraline n’arrive pas à trouver ses repères dans son monde, c’est que ce n’est pas le sien. Une petite porte dans son salon l’apporte directement dans un univers parallèle au sien, où tout est plus beau: ses jouets, ses repas et même ses parents. Le seul hic? Ils la regardent avec deux grands yeux en forme de boutons. Et si la jeune fille aux cheveux bleus veut appartenir à ce monde, il ne reste plus qu’à s’armer d’un fil et d’une aiguille et de rejoindre ces deux marionnettes…
Une mise en garde
Coraline, c’est un bijou cinématographique. Bien que réalisé sous forme d’animation, souvent associée aux films pour enfants, ce long métrage reste somme toute assez terrifiant. L’ambiance malsaine qui y règne penche en ce sens, et c’est tout qu’un coup d’éclat que de réussir une telle chose dans un monde si coloré, festif et joyeux. Les exploits de la jeune fille s’enchainent, s’entrecroisent et viennent former un scénario où l’arrêt d’une intrigue n’attend pas le début de l’autre.
Il parait que les enfants ont une imagination sans borne lorsqu’il est question de leur terrain de jeu. Eh bien, celui de Coraline ne vous laissera pas indifférent, vous avez ma parole.
Coraline, c’est ce genre de film qui oblige un retour en enfance, une confiance démesurée en la magie du cinéma et une peur affreuse des monstres qui se cachent sous les lits. C’est ce genre de diamant brute mais incroyablement éclatant qui attend dans le coin de votre bibliothèque et qui mérite d’être découvert. C’est une raison de jouer sous la pluie, de s’armer de bottillons jaunes et de partir à la découverte d’un monde, peu importe lequel.
Mais tout d’abord, c’est un retour aux sources et un rappel de ces valeurs qui méritent d’être défendues.
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