«Les bouddhistes avaient raison… La vie n’est qu’illusion».
Cette phrase, énigmatique par son contenu, provient du film Stay réalisé par Marc Forster en 2005. Cette production, que certains critiques qualifient déjà de «nouveau Sixième sens», réunit Ewan McGregor, Naomi Watts et Ryan Gosling dans une performance qui laisseront plusieurs bouche-bée.
Dans le film, Gosling interprète Henry Letham, un jeune étudiant dépressif qui annonce à Sam, son psychiatre (McGregor) qu’il a l’intention de s’enlever la vie à la fin de la semaine. Sam qui, au début, ne prend pas la menace au sérieux, développe petit à petit une obsession sur la mort de Letham. Il mènera donc une enquête sur le passé de son patient afin de trouver les motivations qui le poussent au suicide. Enquête qui tournera bien vite au cauchemar pour le psychiatre lorsqu’il entrera en contact avec plusieurs personnes qui, au dire de leurs proches, sont décédées depuis longtemps.
Stay est donc un énorme labyrinthe émotif dans lequel Sam et Henry sont prisonniers. Tout au long du film, les deux protagonistes tentent de trouver un sens à l’absurde qui les entoure, mais, plus on arrive vers la fin, moins on comprend ce qui arrive. Le scénario est si bien ficelé que l’auditeur ne réussira à comprendre ce qui arrive qu’à la toute fin, lorsque la clé de l’intrigue lui sera dévoilée. C’est cet élément de mystère et d’inconnu qui a attribué à Stay la dénomination de «nouveau Sixième sens» qui, on le sait, était réputé pour sa complexité.
Et qui dit scénario complexe dit aussi réalisation complexe. Et à cet effet, Marc Foster n’a pas chômé. Tous les plans (et je mets l’emphase sur tous) sont soignés et retouchés à la perfection, si bien que le film en devient une véritable pièce d’art. Plusieurs transitions entre des scènes m’ont impressionné. Je pense entres autres aux moments où le visage de Sam, par exemple, devient subitement celui d’Henry, et l’on est transportés dans une scène et une intrigue totalement différente.
Bien sur, je ne peux pas m’éterniser sur la réalisation de Foster; Plus en dire, ce serait trop en dire. Pourtant, je m’accorde la permission de vous annoncer que vous voudrez réécouter le film après l’avoir fini afin de tout bien comprendre.
Ce sentiment d’incertitude et de flou (que vous ressentez peut-être en parcourant ces lignes) est tel qu’à un moment donné dans le récit, l’on est presque aussi déboussolés que le personnage principal. Si bien que l’on ne cherche plus à savoir comment le film finira ; On tente de se rappeler comment il a commencé. On est profondément plongés dans le film, et c’est ce qui en fait un chef-d’œuvre.
Certaines critiques ont été très négatives par-rapport à Stay, notamment parce que le film est trop complexe et la fin est très abstraite. En effet, il est vrai que tout comprendre à la première écoute est assez complexe. Mais Stay est un film qui nous fait énormément réfléchir après son écoute. Et c’est pourquoi, selon moi, il est un film à voir… et à revoir.
Jusque dans vos rêves.
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