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Critique – Rustic Oracle

Par Miguel Plante · Le 21/08/2020

Comme le mentionne un paragraphe à la fin de Rustic Oracle, le quart des femmes portées disparues ou retrouvées dans un réseau de trafic sexuel sont d’origine autochtone. Cette dure réalité, qui prend ses sources dans les pensionnats catholiques du passé, est toujours présente aujourd’hui, et le dernier film de Sonia Bonspille Boileau (Le Dep, Last Call Indian) aborde le sujet avec beaucoup de douceur et d’amour, comme le point de vue du film est celui d’une fillette de 8 ans.

Cette petite fille, c’est Ivy (Lake Delisle), prise malgré elle au cœur d’un drame plus grand qu’elle ne pourrait se l’imaginer. C’est que sa grande sœur Heather (McKenzie Deer Robinson), avec qui elle entretient une relation extrêmement forte, a été portée disparue, du jour au lendemain, laissant leur mère monoparentale dans une horrible angoisse. Mais le secret le plus lourd à porter, qui est riche en conséquence, est qu’Ivy a vu sa sœur, la journée de sa disparition, avec un jeune garçon qu’elle ne connaît pas. Un détail qui se révélera de la plus haute importance au-travers du film, lequel s’articule autour de la recherche d’Heather au-travers du Québec. Au cœur de cette aventure, on abordera plusieurs sujets tels que les relations entre autochtones et canadiens-français, certaines difficultés d’intégration et préjugés soulevés par les rapports entre les deux peuples. Mais c’est surtout d’une communauté résiliente qu’il sera question, alors que tout le monde serrera les coudes afin de retrouver la jeune fille.

L’issue de cette recherche, bien qu’elle soit importante, ne semble toutefois pas être la trame narrative principale de l’œuvre, alors qu’on abordera longuement la relation entre Ivy et sa mère. La jeune fille, venant de perdre sa sœur, n’ayant jamais vraiment connu son père, voit avec horreur la vie s’écrouler autour d’elle, alors que sa maman ne lui accorde encore moins d’attention qu’elle ne l’a jamais fait. Dans le contexte horrible de disparition que la cellule familiale vit, on comprend toutes les relations, et celles-ci sont limpides et crédibles. Mais il est tout de même très difficile de voir la dégradation, puis la reconstruction du noyau familial alors que la maman Susan (Carmen Moore) prend lentement conscience de ce que vit sa petite fille.

Techniquement, le film est très bien réalisé. La distribution étonnante est probablement ce qui ressort le plus de Rustic Oracle, alors qu’on découvrira la jeune Lake Delisle, qu’on aura pu voir la même année dans le thriller Blood Quantum. Son jeu est empreint de vérité, de naïveté, et il est bon de voir le rôle de la jeune sœur d’une fillette disparue sans tomber dans l’éternel mélodrame et les constantes crises de larmes. Au contraire, Ivy porte en elle une énorme force de résistance, qui guidera tous les autres personnages durant leur recherche. Il faut dire que son rôle de guide est à quelque part symbolique, puisqu’aucune autre personne ne semble vouloir lui donner des informations. La majorité des indices menant à l’avancement de l’enquête sont donnés par des conversations entre les autres personnages, qu’Ivy passera son temps à épier. Sans blague, elle doit passer la moitié du film à tomber sur des conversations qu’elle n’aurait pas dû entendre.

Le reste de la distribution fait également la force du film. Outre Carmen Moore, qui joue avec brio une mère un tantinet trop hystérique, mais d’une vérité alarmante, on retrouve Kevin Parent dans le rôle d’un policier qui ne graine pas de verres, mais qui est tout de même très efficace. Les nombreux jeunes enfants participant aux scènes d’école du film sont tous charmants, et on croit généralement à leur jeu.

Rustic Oracle ne réinvente pas la roue, et le film de Sonia Boileau demeure tout de même classique. On y retrouvera les inspirations de Malick, avec de longs plans au ralenti montrant des enfants s’amusant avec des plantes, mais le ton mielleux et quelque peu agaçant de ce type de scènes n’est qu’éphémère, alors que la tournure dramatique du film permet un autre type de réalisation qui fonctionne davantage. D’ailleurs, les quelques scènes un peu plus lyriques parsemées au-travers de l’œuvre détonnent et sont probablement celles qui fonctionnent le moins avec la diégèse. Le choix musical est parfois un peu à côté de la piste, alors qu’une émotion plus douloureuse sera mise en contraste avec une mélodie douce et plus aseptisée. Mais de manière générale, c’est un film qui atteint sa cible, qui traite d’un sujet nécessaire et malheureusement toujours actuel, et qui mérite tout à fait d’être vu.

 

Date de sortie au Québec : 21 août 2020 

Critique – Rustic Oracle
Miguel Plante
21/08/2020
7.5/10
Parfois un tantinet trop mielleux, mais toujours d'une grande sensibilité, Rustic Oracle tire sa force de la performance magistrale de Lake Delisle, qui interprète un rôle dramatique complexe avec brio, dans un contexte cruellement près de la réalité.
7.5 Note finale
Nécessaire

Parfois un tantinet trop mielleux, mais toujours d'une grande sensibilité, Rustic Oracle tire sa force de la performance magistrale de Lake Delisle, qui interprète un rôle dramatique complexe avec brio, dans un contexte cruellement près de la réalité.

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Miguel Plante

Après avoir terminé ses études universitaires en Cinéma à l'UQÀM, Miguel a compris qu'il devait se trouver une autre raison pour produire des critiques et analyses cinématographiques. Depuis, il cherche à se faire voir par une personne qui lui aurait enseigné auparavant afin de savoir quelle note il aurait aujourd'hui.

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