C’est dans une vague grandissante d’applaudissements que le réalisateur Cédric Klapisch, connu notamment pour ses longs-métrages L’Auberge espagnole et Les poupées russes, a été accueilli sur le tapis rouge tenu en son honneur à Montréal, jeudi le 17 avril. Le visage fier et le sourire présent, l’artiste s’est entretenu avec différents médias assistant à l’événement afin de présenter avec joie son nouveau projet: Casse-tête chinois. Ce film reprend les aventures de Xavier, que le public avait eu la chance de rencontrer il y a de cela près de 15 ans, dans le premier film le mettant en vedette, signé du même réalisateur. Aujourd’hui avec des enfants, le protagoniste n’est pas plus branché qu’il ne l’était la décennie passée. On le retrouve maintenant à New York, une ville loin d’être banale pour le réalisateur: c’est à cet endroit qu’il a fait ses études en cinéma, et le désir d’y réaliser un film l’habitait depuis. Voici les confidences qu’il a faites à l’équipe de Ton Canapé.
TC: Qu’est-ce qui vous a mené vers le cinéma?
CK: Au début, je pensais que c’était les images. Je faisais de la photographie et c’est l’amour de la photo qui a fait que j’aime les films. D’ailleurs, je ne savais pas en faisant l’école à New York si j’allais devenir caméraman ou plutôt réalisateur. Ensuite, justement, c’est dans cette école que m’est venu le goût de raconter des histoires. C’est la combinaison du goût pour les images et l’amour de raconter des histoires qui expliquent aujourd’hui cette passion que j’ai pour le cinéma.
TC: Dans Les poupées russes, Wendy propose l’idée d’une histoire dans une histoire. Serait-il possible que cette idée soit, en quelque sorte, la ligne directrice de votre oeuvre? Raconteriez-vous, par hasard, votre propre histoire à travers Xavier?
CK: C’est un peu la mienne mais c’est quand même un personnage qui est très différent de moi. En fait, j’utilise des choses de moi juste pour amener de la sincérité dans le film et la façon de raconter, mais je suis quand même assez différent de Xavier. J’ai un peu moins de problèmes que ce personnage! (Rires)
TC: Les trois films mélangent les langues, les nationalités et les moyens de communication. Il s’agit d’un thème récurrent, même essentiel à ces trois œuvres. Dans Casse-tête chinois, ceci s’exprime notamment par les nombreuses discussions skype que Xavier entretient. Que souhaitez-vous précisément exprimer par la présence de ces nombreuses situations où la communication est difficile?
CK: Je pense que la vie moderne est beaucoup liée à l’interruption et à un côté non-linéaire des choses. Effectivement, les coups de téléphone, les skype, le fait qu’on soit en relation avec plusieurs choses à la fois, ça décrit assez bien le monde moderne. J’ai beaucoup essayé d’utiliser ce genres de procédés, en effet.
TC: Depuis le premier film, et de plus en plus par la suite, l’idée comme quoi Wendy, Isabelle et Martine sont les femmes de la vie de Xavier se concrétise peu à peu. À quoi associez-vous ces trois personnages?
CK: C’est clair, justement, que c’est les trois femmes de Xavier. C’est assez drôle de voir à quel point elles n’ont rien en commun, en fait. C’est Wendy qui dit, à la fin: «Tu as besoin d’une combinaison des trois filles!» (Rires). Je pense que oui, il y a en elles c’est trois images de la féminité, ces trois façons d’être féminine en n’étant pas que féminine. Du coup, c’est une façon de décrire la complexité de la vie de Xavier. En tout cas, d’une certaine manière!