En voyant les premières images d’About time, j’anticipais avec hâte et peur le résultat. Dans la colonne des pour : Richard Curtis (Love Actually) à la barre de la réalisation et de la scénarisation, ainsi que Rachel McAdams tenant le rôle principal féminin. Dans la colonne des contre : une affiche sirupeuse rappelant les récents navets tirés des romans de Nicholas Sparks, une autre histoire de voyage dans le temps et…Rachel McAdams! Explication : ma dernière appréhension venait du fait que la jolie rouquine canadienne avait participé à un film semblable il y a quelques années- le très décevant Time traveller’s wife-. Or, après quinze minutes de visionnement, mes doutes furent dissipés. About time, malgré quelques défauts mineurs, s’avère être une intelligente comédie romantique teintée d’un charme et d’une tendresse britanniques irrésistibles.
Tim (Domhnall Gleeson, Never let me go) est un brillant mais solitaire anglais de 21 ans étudiant le droit. Il voit sa vie changer complètement lorsque son père (Bill Nighy, Love actually) lui apprend que tous les hommes de sa famille sont capables de revenir dans le passé et le modifier à leur guise. Adieu, les premiers rendez-vous désastreux! Bonjour la sublime Mary (Rachel McAdams, The notebook) et une vie amoureuse de rêve…
Synopsis fleur bleue et larmoyant? Oh que non! Richard Curtis s’éloigne de la plupart des clichés. La trame narrative qui englobe la portion science-fiction est aux antipodes des phénomènes surnaturels à la Twilight. Le don de Tim ne sert qu’à enjoliver l’environnement immédiat de celui-ci, et non transformer le sort de l’humanité! Puisque ce choix scénaristique de Curtis évite au récit de plonger dans une tangente inutilement complexe, toute la place est réservée à de savoureux dialogues sarcastiques et à l’exploration de personnalités colorées hautement attachantes. Évidemment, certains éléments accrochent, notamment la présence de quelques incohérences quant aux règles entourant le pouvoir de Tim. Heureusement, celles-ci n’entravent jamais le plaisir du spectateur. Cependant, il aurait été infiniment intéressant de voir Tim et Mary se disputer et de ne pas les confiner dans une vie de couple pratiquement idyllique et irréaliste. En ce sens, la finale n’échappe pas une morale légèrement complaisante. Ceci étant dit, Richard Curtis est un petit ratoureux! Il réussit à bouleverser un spectateur réticent et à le faire plonger dans un état réflexif qu’il pensait esquiver.
Sans transcender les conventions, la réalisation de Richard Curtis offre des prises de vues léchées et une facture visuelle qui détonne des autres films du genre. Londres est dépeint magnifiquement mais pas d’une manière originale et révolutionnaire. La direction d’acteurs est quasiment irréprochable. Elle complimente les comédiens et apporte de l’étoffe aux performances. Domnhall Gleeson, avec sa vivacité, son dévouement, sa bouille sympathique et sa sincérité, est une rafraichissante découverte. Il en va de même pour Lydia Wilson, l’interprète de la sœur de Jim. Bill Nighy , toujours excellent, trouve encore une fois la note juste. Il s’avère à la fois touchant et hilarant. En ce qui concerne Rachel McAdams, son rôle est étonnamment plus effacé que l’affiche du film le laisse croire. Elle développe une belle chimie avec Domnhall, mais sa performance a moins d’impact que celles auxquelles elle nous a habitués dans The Notebook, Mean Girls ou The Vow.
Bref, About time est une comédie romantique intelligente, surprenante possédant un ton mordant, incisif dénué de toute méchanceté et profondément humain. La distribution s’acquitte de ses tâches efficacement. Malgré certaines failles au niveau du récit, le spectateur sera comblé et touché par cette ode à la vie. Et c’est tout ce qui compte.
Ce film est à l’affiche partout au Québec depuis le 8 novembre 2013.
Crédit Photos : Universal Pictures
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