C’est un soir ordinaire dans la ville malfamée de Victo-Nord. Tout semble se dérouler comme à l’habitude lorsque le poste de police du coin reçoit un appel. Une voix apeurée informe les policiers : «J’ai vu le camion des Chick’n Swell au milieu d’une clairière. Vide.» Aussitôt, les forces policières de Victo-Nord, accompagnées par quelques renforts de Montréal, arrivent sur les lieux. Leur but : Percer le mystère qui entoure la disparition des Chick’n Swell.Telle est l’intrigue de Disparus, le nouveau projet du célèbre groupe humoristique québécois. Après avoir écrit leur propre série télévisée, participé à plusieurs galas et animations diverses et plus encore, les Chick’n Swell s’attaquent maintenant au web avec leur série d’une douzaine d’épisodes.
Disparus possède donc un scénario rendant hommage (avec les Chick’n Swell, on pourrait davantage parler de parodie) au genre policier. Plusieurs éléments du film noir se retrouvent également au cœur de l’intrigue. Personnages hauts en couleur, rebondissements toujours inattendus, contexte sombre et humour noir… Tout ça intégré à l’humour absurde bien connu des Chick’n Swell. Préparez-vous à être entrainés dans un des villages les moins fréquentables du Québec, où le propriétaire du seul motel a plusieurs personnalités et où les bouchers virils parlent aux policiers seulement si ceux-ci leur donnent des sucettes.
Malgré l’humour absurde assumé tout au long de la série, celle-ci n’est pas comparable au style visuel des Chich’n Swell tel qu’on les connaissait à leurs débuts. En effet, si auparavant, leur marque de commerce était le manque (ou l’absence) de budget qui amenait nombre de gags, ici, c’est tout à fait différent. La réalisation de la série, signée Robin Aubert (À l’origine d’un cri, Saints-Martyrs-des-Damnés), est tout à fait professionnelle. Le trio d’origine est aussi accompagné d’une poignée d’acteurs talentueux tels qu’Alexis Martin et Luc Guérin, interprétant les enquêteurs principaux. D’autres comédiens font aussi quelques apparitions loufoques, notamment Luc Senay et Richard Lalancette, pour n’en nommer que quelques uns.
Si on écarte l’apport humoristique qui est le but premier de Disparus, l’histoire devient beaucoup moins intéressante. En effet, les revirements de situation, malgré qu’ils soient toujours assez surprenants, ne mènent souvent à nulle part. Ils semblent avoir été disposés de part et d’autre de la série afin de garder le public alerte en tout temps. L’identité du (ou des) ravisseurs des Chick’n Swell n’est également pas très surprenante. Il n’est donc pas préférable d’écouter Disparus en essayant de décortiquer les différentes intrigues. Laissons plutôt l’humour (qui lui, est toujours de très bonne qualité) faire son travail, et détendons-nous devant un autre bon produit signé Ghyslain Dufresne, Francis Cloutier et Daniel Grenier.
Si vous désirez pousser plus loin l’expérience des Disparus, il est possible de le faire en visitant la page http://disparus.radio-canada.ca/accueil/. Vous aurez la possibilité de mener l’enquête de manière interactive à l’aide de plusieurs jeux et énigmes. Avoir une webcam sur son ordinateur est aussi très conseillé. Le côté interactif de Disparus est une autre particularité très novatrice de la série afin de mener l’aventure un peu plus loin. Si vous préférez écouter les épisodes de manière plus conventionnelle, ceux-ci sont disponibles depuis peu sur Tou.Tv.
Peu importe la manière dont vous désirerez aborder l’enquête, il est toutefois primordial d’y aller avec humour. Il faut se rappeler que les scénaristes sont les Chick’n Swell. Pas Agatha Christie ou Maurice Leblanc. Si vous préférez vivre une véritable intrigue dotée d’un scénario intelligent et logique, la série The Killing est peut-être pour vous. Mais pour décrocher et rire un bon coup, Disparus est idéale.
Crédit Photos : Radio-Canada
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