Cette année pour Noël, se trouve parmi les sorties en salles une comédie romantique française, signée par David Moreau. Le film met en vedette Virginie Efira ainsi que Pierre Niney. S’offrir une petite comédie romantique pour le temps des fêtes semble être un joli cadeau que l’on peut se faire à soi-même. Choisir 20 ans d’écart s’avère-t-il un bon choix ou un cadeau empoisonné ?
Alice aura 40 ans et fait peur un peu à tout le monde : l’image qu’elle projette est celle de la femme pincée, hautaine et sévère. Elle travaille d’arrache-pied pour un célèbre magazine parisien et espère en devenir la rédactrice en chef. Elle se heurte toutefois à un problème majeur : il lui est impossible d’obtenir le poste tant et aussi longtemps qu’elle n’aura pas cette attitude désinvolte, tant recherchée par les lectrices du magazine. Elle devra donc trouver un moyen d’épater son patron et de changer l’image que ses collègues portent à son égard. La solution : profiter de la rencontre hasardeuse qu’elle a faite avec Balthazar, lors d’un vol d’avion. Ce dernier est un étudiant, plus jeune qu’Alice de 20 ans ! Assurément, il ne pourra que rafraichir son image, mais fréquenter un si jeune homme n’est pas chose facile.
Si le scénario est ponctué de moments hilarants, où le cliché ne dérange pas, l’épilogue réussit à elle seule à détruire tout ce que le film avait construit lors de la dernière heure et demie. Bien que certains moments au cours du film tendent vers le cliché, ils ont pourtant toujours ce petit quelque chose qui donne une touche unique au film. Des moments simples et authentiques, exécutés par deux excellents acteurs. Le spectateur finit par être amadoué en milieu de parcours par cette comédie romantique simple, qui semble à ce moment efficace. Pourtant, la fin de parcours démentit complètement cette opinion, si elle était véhiculée par le spectateur. Le réalisateur, David Moreau, tombe grossièrement dans le cliché et semble avoir précieusement gardé le pire pour la fin : la belle grande déclaration ô combien ennuyante et marquée au fer par la marque commerciale hollywoodienne… notre favorite celle-là (non) !
Moreau en est à sa troisième expérience avec 20 ans d’écart en tant que réalisateur. Avec cette dernière réalisation, il est pourtant loin de se démarquer du lot français. Le travail qu’il offre ici aux spectateurs semble la comédie romantique française typique : une très grande force en ce qui concerne les moments drôles, mais une grande faiblesse en ce qui a trait au scénario qui en plus de ne pas être solide, semble toujours avoir le besoin de recourir aux scènes hollywoodiennes pour bien (en vérité mal) finir le film. Une autre faiblesse qu’on semble retrouver dans la plupart des comédies françaises est cette fâcheuse habitude de glisser un rôle québécois ou un passage qui imite l’accent québécois. Le problème avec cette habitude est que les réalisateurs ne semblent pas comprendre qu’ils sont bien loin de réussir à reproduire notre cher accent. Ça gâche un peu le procédé, voyez-vous.
En ce qui a trait aux acteurs principaux, il faut que dire le choix de la distribution a été judicieux. Pierre Niney s’accorde parfaitement au rôle de Balthazar et offre à l’auditoire plusieurs très bons moments au cours du film. Virginie Efira s’avère tant excellente dans la version d’Alice pincée et sévère que dans la version plus jeune et décoincée. Les bonnes performances des acteurs principaux ne sauvent malheureusement pas le long-métrage, qui est passé complètement à côté du potentiel qu’il avait. David Moreau ne se distingue pas ici des nombreuses comédies romantiques françaises ni de la cuvée des films 2013.
Crédits Photos : Les Films Séville
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